Il est la preuve vivante que performance et santé mentale ne sont pas incompatibles. L’ancien footballeur Blaise Matuidi défend même l’idée que les deux seraient complémentaires, et donc indispensables pour atteindre des objectifs ambitieux et durables. Que ce soit dans la sphère sportive ou en entreprise. « C’est un sujet qui me tient particulièrement à cœur, a réaffirmé l’ex-international français le 21 juin dernier, lors d’un évènement presse dans le XIème arrondissement de Paris. Ce n’est pas évident d’atteindre ses objectifs, c’est parfois même très difficile. Dans le sport, au-delà de la technique, il s’agit d’être fort mentalement. Cela représente 70 % du chemin. C’est exactement pareil dans le monde du travail. »
S’entourer de personnes ressources
Parmi les pistes à explorer pour prendre soin de sa santé mentale, Blaise Matuidi a évoqué le « plaisir » pour contrer la pression du résultat et la concurrence dans le sport de haut niveau. « Si je n’étais pas allé à mes entraînements le matin en me disant que j’étais heureux, j’aurais échoué« , dit-il. En ajoutant : la capacité à se « relever rapidement de ses erreurs » en relativisant. « Il faut une résilience à toute épreuve, et se rappeler que ce n’est qu’un jeu. Ce n’est pas inné d’être un gagnant dans l’âme, mais tout le monde peut développer un état d’esprit de gagnant« , insiste le champion du ballon rond auprès de Courrier Cadres. Pour cela, détaille-t-il, « il faut travailler dur, développer le sens du sacrifice, et ne rien lâcher. »
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Les personnes ressources, notamment, permettent de ne pas abandonner. En ce qui le concerne, ses proches ont joué un grand rôle dans sa réussite sportive. Sa « très bonne éducation« , explique-t-il, lui a permis de persévérer dans les périodes délicates, ainsi que de garder les pieds sur terre dans les périodes victorieuses : « Il faut rester humble pour continuer à travailler et ne pas perdre de vue ses priorités. »
Changer collectivement de regard
Son intérêt pour la santé mentale l’a conduit à investir, par le biais de son fond d’investissement Origins, dans l’entreprise de prévention en santé mentale, Moka.care, il y a près de deux ans. « La santé mentale est un sujet complexe, car il est multifactoriel, explique Guillaume d’Ayguesvives, son co-CEO et cofondateur. Cependant, l’engagement de sportifs, comme Blaise Matuidi, permet de changer le regard que nous portons collectivement sur ce sujet. Il n’est pas réservé aux personnes qui ne vont pas bien, souvent considérées comme faibles. Au contraire ! Toutes les personnes désireuses de performer durablement, dans le sport ou au travail, ont intérêt à s’en emparer. La notion de durabilité est fondamentale. Bien souvent, il s’écoule de nombreuses années entre le moment où l’on débute une carrière, où l’on se fixe un objectif à atteindre, et le moment où l’on est à l’apogée de cette réussite. En incarnant ce sujet, Blaise Matuidi a contribué à libérer la parole dans le sport et dans la société. »
Depuis cette collaboration avec l’ex-joueur de football, l’entreprise spécialisée en santé mentale travaille, en effet, avec d’autres sportifs, comme l’ancien nageur Camille Lacourt, qui s’est exprimé à de nombreuses reprises sur sa dépression*, survenue à l’issue de sa carrière sportive, ou encore le rugbyman Antoine Dupont, qui était réticent à consulter un psychologue avant d’en constater les bénéfices*.
Moka.care encourage, par ailleurs, les managers à se former, afin qu' »ils ne se laissent pas submerger par leurs émotions, ne répercutent pas leur stress sur leurs équipes, repèrent les signaux faibles chez des salariés en situation de mal-être, et personnalisent leurs approches pour résoudre le problème. Tout cela permettra de démocratiser le sujet dans les entreprises et au sein de la société« , termine le dirigeant.
*Les témoignages de Camille Lacourt et Antoine Dupont sont à retrouver dans le podcast « Les secrets du mental », produit par Moka.care, et disponible dès à présent sur toutes les plateformes d’écoute.
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