Une étude sur le sens au travail révèle qu’un français sur cinq ne perçoit pas l’utilité de son emploi. La moitié d’entre eux seraient prêts à se former pour retrouver du sens au travail, et un quart à lancer leur propre activité.
Dans “La Révolte des Premiers de la Classe – Métiers à la con, quête de sens et reconversions urbaines”, le journaliste Jean-Laurent Cassely explorait en 2017 le phénomène de ces cadres qui quittent leur emploi pour quelque chose de plus concret. En parallèle, aux côtés du burn-out et du bore-out, une nouvelle pathologie liée au travail s’invite de plus en plus dans les entreprises : le brown-out. Une terminologie anglaise, qui signifie “baisse de courant” psychique, et qui reflète la démission des individus face à des missions qui leur paraissent dépourvus de sens – telles que celles décrites dès 2013 par l’anthropologue américain David Graeber dans “Bullshit Jobs”.
Dans ce contexte, une nouvelle étude, réalisée par Kantar TNS pour Randstad, se penche sur le sens au travail et révèle que 18 % des Français ont le sentiment d’occuper l’un de ces emplois « inutiles ». Pour retrouver un intérêt professionnel », 23 % seraient prêts à créer leur propre activité, et 20 % à « changer radicalement » de métier.
Interrogés sur les concessions qu’ils seraient prêts à envisager, les Français sont 48 % à désigner la formation et la reconversion professionnelle comme « le levier le plus naturel dans leur quête » de sens au travail. Vient ensuite la mobilité géographique (41%).
Des salariés qui ne veulent pas tout sacrifier
Les Français sont en revanche largement moins nombreux (28 %) à être prêts à renoncer à un CDI ou à accepter un salaire moins élevé (20%). « Si le sens au travail est un élément essentiel de la motivation et de la productivité des salariés, ils ne sont pas prêts à tout sacrifier pour retrouver un emploi plus porteur de sens, et semblent moins prêts à accepter des concessions sur les avantages liés au contrat de travail et aux conditions d’exercice de leur métier », indique ainsi l’étude Kantar TNS / Randstad.
« Dans cette quête de sens au travail, les Français ne restent pas passifs. Ils n’attendent plus de l’entreprise qu’elle leur apporte une solution. Ils préfèrent envisager de créer leur propre activité ou de changer radicalement de voie. Dans ce contexte, l’acquisition de nouvelles compétences apparaît essentielle. Ces résultats viennent à nouveau souligner l’importance de la réforme de la formation en cours qui doit permettre de mieux aligner les besoins de compétences des entreprises et les aspirations des salariés », constate François Béharel, président du groupe Randstad en France.