L’immobilier en France ne connaît pas la crise : les prix comme les volumes de ventes connaissent des hausses records. Et cela devrait durer car les taux d’intérêt sont bas et que certains ont la bougeotte, cherchant à améliorer leur cadre de vie et préférant les maisons, dont les prix croissent plus vite que les appartements, un phénomène nouveau.
Autres tendances observées, le succès des périphéries des grandes métropoles ou l’engouement pour les villes moyennes, voire les stations balnéaires avec des résidences principales bis pour les budgets aisés. Les experts s’accordent pour dire qu’il est trop tôt pour savoir si c’est un effet conjoncturel lié à la pandémie, ou une redistribution pérenne du marché immobilier. Mais une chose est sûre, ce dernier est dynamique, quelle que soit la région.
Troisième épisode de notre tour de France des régions avec l’Ouest.
C’est une véritable ruée vers l’ouest ! Bretagne, Pays de la Loire et Normandie connaissent un succès grandissant. Outre la tendance de fond de l’effet TGV, reliant rapidement ces régions avec Paris et parfois entre elles, on assiste à un engouement accru avec l’essor du télétravail et le désir d’une meilleure qualité de vie. Il se traduit, pour les ménages les plus aisés, par l’achat d’une résidence principale bis, ou résidence semi-secondaire, en particulier dans les stations balnéaires, mais pas seulement. « A Angers et Le Mans, prix des biens immobiliers et volumes des transactions affichent une croissance à deux chiffres, à l’instar de ce qu’ont déjà vécu Rennes et Nantes, précise Maître Frédéric Violeau, notaire à Caen en charge de l’étude de la conjoncture immobilière au Conseil supérieur du notariat (CSN). Caen connaît un rattrapage avec des prix d’appartements anciens prenant plus de 16 % en un an. La côte deauvillaise voit encore ses prix s’envoler, créant un marché de report à l’intérieur des terres, en particulier dans le Pays d’Auge. » De plus, selon le CSN, en Bretagne Sud, les biens à la vente sont rares, laissant supposer que la hausse des coûts n’est pas terminée.
Selon la dernière analyse de Meilleurs Agents, site spécialisé dans l’estimation immobilière, trois communes de l’Ouest figurent dans le top 5 des villes moyennes qui attirent davantage depuis le début de la pandémie : les prix immobiliers ont augmenté de 8,2 % en un an à Brest, contre 5 % entre 2017 et 2019 ; à Angers, c’est +7,4 % comparé à 7 % entre 2017 et 2019 ; et à Quimper +6,8 % contre 2,8 %.
Se décider rapidement
« Des communes à taille humaine et aux tarifs abordables séduisent une nouvelle clientèle, qui fait le choix de se relocaliser, renchérit Michel Mouillart, porte-parole du baromètre LPI-SeLoger. On peut y acheter plus grand, avec un jardin et réaliser des travaux d’amélioration tout en gardant un budget raisonnable. En Vendée, La Roche-sur-Yon a progressé de 11,6 % en un an pour atteindre 1 999 euros/m² dans les appartements anciens. En Normandie, Evreux frôle les 1 900 euros/m² avec une hausse de 17 % depuis un an. En Mayenne, Laval connaît la même croissance et se situe à 2 500 euros/m². » Du côté de Brest (2 220 euros/m², +13,5 % en un an), l’expert immobilier vante les maisons individuelles le long de la mer d’Iroise et à 25 km du grand port breton, qui se négocient de 200 à 300 000 euros. A ce prix là, il faut se décider rapidement.*