L’immobilier en France ne connaît pas la crise : les prix comme les volumes de ventes connaissent des hausses records. Et cela devrait durer car les taux d’intérêt sont bas et que certains ont la bougeotte, cherchant à améliorer leur cadre de vie et préférant les maisons, dont les prix croissent plus vite que les appartements, un phénomène nouveau.
Autres tendances observées, le succès des périphéries des grandes métropoles ou l’engouement pour les villes moyennes, voire les stations balnéaires avec des résidences principales bis pour les budgets aisés. Les experts s’accordent pour dire qu’il est trop tôt pour savoir si c’est un effet conjoncturel lié à la pandémie, ou une redistribution pérenne du marché immobilier. Mais une chose est sûre, ce dernier est dynamique, quelle que soit la région.
Quatrième épisode de notre tour de France des régions avec le Sud-Ouest.
Soutenue par l’engouement pour la façade ouest de la France, la Nouvelle-Aquitaine s’avère dynamique sur le plan immobilier, tandis qu’une partie de l’Occitanie bénéficie aussi de l’effet littoral, méditerranéen cette fois. Ce vaste sud-ouest abrite trois métropoles aux situations contrastées. Selon les statistiques de Meilleurs Agents, les tarifs immobiliers de Montpellier ont progressé de 3,2 % en un an pour atteindre 3 200 euros/m². Un rattrapage par rapport à Toulouse, qui affiche 3 600 euros/m² mais a connu une mini baisse de 0,3 % depuis un an. En effet, les résidents de la Ville Rose se tournent de plus en plus vers ses environs, avec des volumes de transactions qui croissent aux alentours, en particulier dans les villes de moins de 3 500 habitants, remarque le Conseil supérieur du notariat. Un phénomène en partie observé à Bordeaux, également. « Ses communes voisines de Pessac et de Mérignac profitent du report de clientèle et de la saturation du marché bordelais, avec respectivement, 3 400 euros/m² pour les appartements anciens, soit une hausse de 2,5 % en un an, et 3 700 euros/m² soit une augmentation de 6 %, précise Michel Mouillart, porte-parole du baromètre LPI-SeLoger.
Attrait pour les villes de taille plus modeste
Après l’affolement général des prix à Bordeaux, on assiste à un coup de frein, car la demande ne suivait plus, faute de pouvoir d’achat suffisant ! Les appartements anciens se vendent aujourd’hui à 5 100 euros/m² en moyenne. » L’expert immobilier pointe par ailleurs un emballement dans des agglomérations de taille plus modeste mais qui séduisent les acquéreurs locaux plus lointains : + 16 % en un an à Poitiers (2 428 euros/m² pour les appartements anciens) ; +14,6 % à Montauban (1 831 euros/m²) ou encore +12,4 % à Bayonne (3 735 euros/m²). L’environnement agréable incite des nouveaux venus à s’installer sur la côte Atlantique, comme à La Rochelle où le site Meilleurs Agents note une progression des prix de 34 % en cinq ans avec un niveau actuel à 3 900 euros/m², soit plus qu’à Toulouse ou Montpellier. Le coût de la qualité de vie, en somme.