Quelles sont les aspirations professionnelles des anciens diplômés des grandes écoles de commerce et d’ingénieurs ? Dans quelles entreprises se voient-ils travailler et comment celles-ci peuvent-elles agir pour séduire ces profils ? Éléments de réponse avec les classements et l’étude Alumni Universum, dont Courrier Cadres est partenaire.
Universum, cabinet international d’étude et de conseil, spécialisé dans la marque employeur, interroge annuellement à travers le monde des étudiants, jeunes actifs et expérimentés sur leur perception des employeurs et leurs objectifs de carrière. L’enquête concernant les alumni a été menée auprès de 10 167 cadres, anciens diplômés des grandes écoles de commerce et d’ingénieurs en France, et vient d’être publiée. La moyenne d’âge des répondants est de 33 ans, pour 8 années d’expérience professionnelle.
Les employeurs de leurs rêves
Auprès des cadres anciens diplômés d’écoles de commerce, Google garde la place d’employeur le plus attractif pour la 2e année consécutive, suivi de près par LVMH. Mais la surprise cette année provient de deux trublions du goût… et donc du classement ! Michel et Augustin atteint la 3e marche du podium avec une progression de 2 places, aux dépends de L’Oréal Group (4e) et Apple (5e). Du côté des alumni d’écoles d’ingénieurs, Airbus est cette année encore l’employeur favori. Le trio de tête reste stable : Google est en seconde position et EDF en 3e. À la 4e place, Thalès enregistre une progression de 3 places et Dassault Aviation vient clore ce top 5.
Comment une entreprise de la taille de Michel et Augustin fait-elle pour se révéler si attractive ? Aurélie Robertet, Directrice Universum France & Benelux, souligne que “les répondants sont des cadres trentenaires, de la Génération Y. Ces gens-là sont fortement mobilisés par l’équilibre vie perso et vie pro. Pour 67 % d’entre eux, c’est l’objectif de carrière numéro 1. Ils ont une vision de cet équilibre qui n’est pas celle que l’on imagine. Ils ne veulent pas plier leurs affaires à 18h. Non, ils veulent que la frontière soit beaucoup plus poreuse entre les deux. Et ça, c’est quelque chose que vous pouvez vivre dans une petite structure, flexible et agile, et plus difficilement dans un grand groupe !”
Rémunération et éthique
Un succès qu’elle explique aussi par le désir d’autonomie et d’indépendance : “Dans une petite structure, on va retrouver cet environnement plus entrepreneurial”. D’une manière générale, la question du sens est de plus en plus prégnante. Dans toutes ses formes. Aurélie Robertet relève :
“Vous avez des gens de plus en plus idéalistes, en quête de sens. Ils attachent de l’importance non seulement aux boîtes qu’ils vont rejoindre à travers leurs missions, leurs raisons d’être mais ils sont aussi en quête de sens pour eux-mêmes. Ils veulent avoir le sentiment qu’ils vont produire un impact au sein de leur structure. Quand on travaille dans une structure petite, agile, on a nécessairement plus de responsabilités, de poids. Et pour terminer, Michel & Augustin et Kusmi Tea qui est entrée dans le classement cette année, sont deux entreprises dont l’image est très fortement associée à l’éthique.”
Attention cependant, le critère d’attractivité “Salaire de base compétitif” reste le 2e critère le plus important. Il est choisi par 54 % des filières Business (derrière une Ambiance de travail agréable : 55 %), et par 59 % des ingénieurs (derrière un Travail ambitieux / challengeant : 61 %).
La reprise dope les entreprises françaises
Dans l’ensemble, les entreprises françaises ont les faveurs des cadres ! Le haut du classement est principalement représenté par de grands groupes nationaux : 13 dans le Top20 Business, 16 dans le Top 20 Ingénieurs. S’y ajoutent quelques petites structures et des multinationales qui montrent des faiblesses : Apple et Microsoft, par exemple, sont tout simplement évincés du Top 20 du classement ingénieur avec respectivement -14 et -9 places. Les Gafa ne sont pas à la fête. Même Google qui reste 1er chez les anciens élèves d’écoles de commerce et 2e chez les ingénieurs voit ses résultats s’éroder, avec “une baisse de pourcentage significative”.
En ce qui concerne les bons résultats des entreprises françaises, Aurélie Robertet, estime qu’ils sont liés à la “reprise économique. Ce contexte favorable engendre plus de confiance en la France et réduit l’intérêt pour les carrières internationales. Alors que quand ça va mal dans l’Hexagone, on cherche à aller ailleurs. De plus, l’Angleterre et les États-Unis, qui sont des pays qui en général attirent pas mal les Français, font un peu moins rêver. Et quand on reste chez soi, on devient un peu plus chauvin, on va voir les entreprises françaises. Cela tombe plutôt bien car elles vont mieux, recrutent et produisent !”