Dans ce 30ème épisode de notre podcast « Good Job ! », Isabelle Barth est à la fois encourageante et nuancée : « Le moteur principal pour devenir manager, c’est d’en avoir envie. » Citant les « ancres de carrière » de Schein, elle souligne que certains sont guidés par une véritable vocation managériale. Mais cette vocation ne garantit pas tout : le contexte, les équipes et l’environnement jouent un rôle déterminant dans la réussite d’un manager : « On n’est pas un bon manager en soi, on l’est dans un contexte donné. »
Les qualités essentielles du bon manager
Si l’adaptabilité est une compétence phare, Isabelle Barth, autrice du livre La kakistocratie ou le pouvoir des pires (ems), insiste sur d’autres qualités fondamentales : l’empathie, la capacité à créer un climat de confiance et une vision claire. La chercheuse s’appuie sur la notion de sécurité psychologique pour affirmer que « savoir créer un espace où les équipes se sentent autorisées à échouer est une clé de succès. » Elle invite également les managers à embrasser la gentillesse et la bienveillance, mais toujours en équilibre avec l’exigence : « La bienveillance sans exigence, c’est du laxisme. L’exigence sans bienveillance, c’est du mépris. »
La confiance : un cercle vertueux
L’experte en management présente la confiance comme un triptyque essentiel : « Confiance en soi, confiance en l’avenir et confiance en les autres. » Isabelle Barth partage un conseil audacieux pour les managers : « Montrez-vous un peu vulnérable, et vous verrez que la confiance s’installe. » Une approche qui rompt avec l’image du manager infaillible et ouvre la voie à des relations professionnelles plus authentiques.
Manager, un métier technique et humain
Contrairement aux idées reçues, le management ne se limite pas aux soft skills : « Il y a des hard skills du management : conduire une réunion, donner un feedback, savoir dire non… Ces compétences s’apprennent et sont indispensables pour éviter de devenir un manager en difficulté. » Cette maîtrise technique est d’autant plus cruciale dans un contexte où les managers sont souvent tiraillés entre les injonctions contradictoires de leur hiérarchie et les attentes de leurs équipes.
Se préparer au futur du management
En regardant vers l’avenir, Isabelle Barth anticipe une évolution majeure : « Le bon manager de demain sera un harmonisateur, capable de synchroniser des équipes délocalisées et de collaborer avec l’intelligence artificielle. » Ce défi nécessite une remise en question constante, ainsi qu’une curiosité insatiable pour apprendre et progresser.
Un métier de pression, mais aussi de fierté
Isabelle Barth conclut sur une note inspirante : « Être manager, c’est fatigant, mais c’est un très beau métier. La plus grande récompense, c’est d’entendre : ‘Grâce à toi, j’ai fait ça.’ » Elle encourage les managers à alterner les périodes de management avec d’autres expériences professionnelles, pour préserver leur énergie et enrichir leur perspective.