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Corpoworking : partager ses bureaux, la formule gagnante ?

À l’heure des velléités de flexibilité dans l’organisation du travail, la question des locaux des entreprises et de leur meilleure utilisation est un défi de plus. Pour éviter de laisser vacantes de trop importantes surfaces tout en favorisant les engagements RSE, le partage de bureaux s’installe dans le paysage.

« La pratique du partage de bureaux part de deux problèmes pour créer une solution : à la fois la problématique de la mobilité professionnelle (transports en commun, stress des trajets domicile-travail) et celle des espaces vacants des entreprises« , explique Théo Olivier, fondateur de Take a desk, plateforme de mise en relations entre des entreprises disposant de bureaux vacants et des travailleurs ou entreprises recherchant des locaux. Dans un contexte post- Covid qui a vu la généralisation du télétravail, l’occupation des bureaux pose question et les volumes d’espaces vacants atteignent des sommets. Selon un sondage d’Opinion Way réalisé en février 2022 pour Take a desk, 1 un salarié sur 3 estime qu’au moins 50 % des bureaux sont vides, tandis que près d’un sur deux estime cette vacance à 25 %. « On s’est aperçu qu’il y a une large sous-utilisation de l’immobilier et des espaces disponibles« , complète Théo Olivier.

C’est là qu’une plateforme comme Take a desk intervient : d’un côté, une entreprise qui souhaite louer temporairement ses espaces et postes de travail inutilisés, de l’autre des travailleurs indépendants ou des entreprises recherchant des postes disponibles pour limiter leurs déplacements ou ceux de leurs collaborateurs. A la différences des baux commerciaux classiques en 3/6/9 (en années), une plateforme comme Take a desk ne nécessite qu’un engagement maximum de trois mois, sans dépôt de garantie.

« Plutôt que de traverser tout une ville pour aller dans son entreprise, il y a peut-être une entreprise dans son quartier qui a une place pour nous. On considère souvent le télétravail comme le travail à domicile mais on peut tout à fait télétravaille sans être chez soi« , complète le dirigeant de la plateforme. Du coworking au corpoworking donc, un nouvel anglicisme qui décrit simplement le partage de l’espace d’une entreprise avec d’autres collaborateurs d’entreprises différentes.

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Un levier pour les démarches RSE

En louant des espaces devenus inutiles, ou temporairement inutiles, et coûteux, une entreprise adopte une stratégie gagnante. Comme le relève Théo Olivier : « en utilisant au mieux les surfaces disponibles, on crée plus de vie et d’interactions, et on crée de la valeur, puisque l’entreprise en tire profit. Laisser des espaces vacants est une contradiction folle, d’abord d’un point de vue écologique, mais aussi économique, puisque le foncier est la deuxième charge des entreprises« .

Surtout, le partage de bureaux peut devenir un important levier des politiques RSE et, par extension, de l’attractivité et de la marque employeur grâce à un engagement responsable. « Cela devient un sujet d’image pour les entreprises, ce n’est plus possible de laisser des surfaces vacantes indéfiniment comme il y a 10 ans. Il faut corréler l’énergie consommée pour construire des espaces à leur utilisation« ¸ affirme le dirigeant.

En outre, la formule du partage de bureaux, qui ne nécessite donc pas d’engagement de long terme, séduit les salariés. Selon le sondage d’OpinionWay, 86 % d’entre eux y voit l’opportunité de rencontrer de nouvelles personnes, et 79 % un moyen efficace de favoriser les échanges et le partage de compétences. « Si je prends notre exemple, les équipes de Take a desk changent de bureaux tous les 6 mois ou presque, appuie Théo Olivier, aujourd’hui nous partageons un espace avec trois autres entreprises, un assureur, une agence de recrutement et une société de production de vidéos. Cela crée des interactions qui ne pourraient exister autrement« .

Au regard de la vacance de locaux en France, la pratique pourrait bien s’affirmer comme une solution adaptée à l’évolution de l’organisation du travail et des attentes des salariés. En 2022, le marché du coworking a lui fait un bon de 25 % en termes de chiffre d’affaires. Et si 2023 était l’année du corpoworking ?

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