Selon le think tank libéral Fondation Concorde, un salarié sur 4 pourrait avoir accès au télétravail sans que cela ne freine l’activité de son entreprise.
Alors qu’un rapport sur le télétravail a été rendu le 7 juin par les partenaires sociaux à la ministre du travail Muriel Pénicaud, la Fondation Concorde avait publié la veille une étude précisant le profil des professionnels éligibles à ce mode de collaboration. Constatant que les Français profitent moins du télétravail que leurs voisins européens -entre 2 % et 17 % des salariés hexagonaux sont concernés, contre 30 % en Europe-, le think tank libéral a tenté de déterminer quelles seraient les personnes compatibles avec ce mode de collaboration.
Pour ce faire, les données 2016 de la Dares (l’institut statistique du ministère du Travail) et de l’Insee concernant la population active ont été croisées. Ainsi, 26 % des actifs seraient éligibles dès aujourd’hui au télétravail, soit 6,7 millions de personnes. En moyenne, ce collaborateur a 42 ans, est titulaire a minima d’un bac + 3, travaille dans 56 % des cas dans une grande ville (31 % à Paris et 25 % dans une ville de plus de 500 000 habitants) et dans une société comptant au moins 50 employés. Touchant 2 229 euros nets, ses déplacements entre son domicile et son bureau sont compris entre 30 minutes et une heure.
Toutes les professions ne sont pas compatibles
À l’inverse, 15,4 millions des actifs (soit 60 %) ne pourraient pas télétravailler “en raison de la nature même de leur activité professionnelle”. On pense notamment aux pilotes de ligne, aux serveurs en hôtellerie, cafés ou restauration, aux caissiers, aux marins pêcheurs… Sur la base d’un profil type, cet employé non éligible est plus jeune (37 ans), moins diplômé (le baccalauréat au plus), exerce sa profession dans 60 % des cas dans des villes de moins de 500 000 habitants, voire moins de 100 000. Et 46 % sont en contrat au sein d’une entreprise de moins de 49 salariés, en l’échange d’un revenu moyen de 1 675 euros nets mensuels.
Enfin, la Fondation Concorde rappelle que le télétravail pourrait profiter à l’économie hexagonale selon France Stratégie. Baisse de 5,5 jours par an d’arrêts maladie, augmentation du temps de travail de 2,5%, productivité en hausse de 22%, optimisation de la durée de sommeil de 45 minutes par jour… Tels pourraient être les avantages de ce mode de collaboration.