Pendant son discours dédié au plan de déconfinement du gouvernement, Édouard Philippe a demandé aux entreprises de maintenir le télétravail jusqu’à au moins début juin. Il préconise aussi la pratique d’horaires décalés, la distanciation physique et le port du masque.
“Le déconfinement doit permettre la reprise de la vie économique. Le télétravail doit être maintenu, partout où c’est possible, pendant au moins trois semaines. Il n’y a pas sur ce sujet un avant et un après le 11 mai”, a lancé Édouard Philippe lors de son discours destiné à présenter le plan de sortie du confinement, tenu le 28 avril devant l’Assemblée nationale.
Télétravail et horaires décalés
Alors que les entreprises se préparent actuellement pour permettre le retour de leurs salariés dans les bureaux tout en assurant leur sécurité, le Premier ministre a prévenu : “Nous allons devoir vivre avec le virus. Dès lors qu’aucun vaccin n’est disponible à court terme, il faudra réorganiser la vie au travail.”
Au-delà d’un télétravail maintenu jusqu’au 2 juin, les employeurs sont invités à permettre à ceux qui ne peuvent pas travailler de chez eux (1) de “pratiquer des horaires décalés.” L’objectif de cet aménagement des horaires et de ce télétravail en roulement étant “d’étaler les flux de salariés dans les transports en commun (2), et de diminuer la présence simultanée de collaborateurs dans un même espace de travail”.
Les entreprises devront en outre garantir la sécurité et la protection de leurs salariés en mettant en place des mesures d’hygiène, via la désinfection des espaces et des effectifs réduits permettant de limiter la fréquentation des locaux. “Mais dès lors que les règles de distanciation physique ne peuvent pas être garanties dans l’organisation du travail, le port du masque devra être mis en œuvre”, a indiqué Édouard Philippe.
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Le chômage partiel continuera jusqu’en juin
Édouard Philippe a aussi précisé que le dispositif d’activité partielle, généralisé depuis les débuts du confinement, resterait en place jusqu’au 1er juin. Dans une interview donnée au Parisien, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a de son côté expliqué que “si le 11 mai, les écoles et les crèches rouvreront, nous ne couperons pas pour autant le chômage partiel, car il permettra à de nombreuses organisations de reprendre progressivement leurs activités”. Par exemple, une entreprise de 50 salariés pourra réactiver les contrats de 15 de ses collaborateurs en fonction de son activité, “et la semaine d’après, elle le fera pour 15 employés de plus.”
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Les voyages professionnels permis
Les salariés pourront à nouveau se déplacer pour leur travail, mais munis d’un document dérogatoire. “Il sera possible de circuler librement, sans attestation, sauf pour les déplacements à plus de 100 kilomètres du domicile qui ne seront possibles que pour motif impérieux, familial ou professionnel”, a ainsi expliqué Édouard Philippe.
(1) Les écoles rouvriront progressivement : les maternelles et l’élémentaire le 11 mai, “sur la base du volontariat” ; puis les collèges à compter du 18 mai, “mais seulement dans les départements où la circulation du virus est très faible” ; et enfin les lycées à partir de juin. Les crèches seront aussi rouvertes, mais elles ne pourront accueillir que des groupes de 10 enfants.
(2) Édouard Philippe souhaite favoriser le télétravail pour réduire les flux dans le métro, le bus, le tramway et le train. “Les transports aux heures de pointe doivent être réservés à ceux qui travaillent”, note-t-il.