L’Apec et PhDTalent proposent des ateliers pour aider les doctorants et docteurs à s’insérer sur le marché du travail. Reportage sur place.
D’avril 2019 à novembre prochain, l’Apec et PhDTalent, cabinet de conseil spécialisé pour les docteurs et doctorants, organisent des ateliers pour aider ces derniers à conquérir le marché du travail. “Ils ont besoin d’acquérir les codes de langage du secteur privé”, précise Dounia Belghiti, cofondatrice de PhDTalent.
Avoir Bac + 8 et se retrouver au chômage, n’est-ce pas antinomique ? Pourtant, en 2007, 10 % des anciens doctorants étaient au chômage contre 7 % de diplômés niveau Master et 4 % niveau ingénieur, selon des chiffres de l’OCDE. Et cette différence a une explication historique : “Avant, on formait moins de docteurs qu’il n’en fallait dans le secteur académique. Aujourd’hui, le nombre de postes y a baissé. De ce fait, cette population s’ouvre aux entreprises”, révèle-t-elle.
Prévert et Linkedin
“Le but de cet atelier est de mettre en avant vos compétences, commence Claudine Pierron, consultante en évolution professionnelle au sein de l’Apec. N’essayez pas d’en faire une liste à la Prévert mais sélectionnez celles dont les entreprises ont besoin.” Au programme de cette matinée, une réflexion sur l’apport de la thèse, pitch et réseaux sociaux. Quand la dizaine de participants déroule son parcours scolaire, l’animatrice met le doigt sur leur compétence en gestion de projet : “Pour votre thèse, vous avez travaillé avec plusieurs groupes de pays différents. Pour une entreprise, c’est une compétence clé pour l’avenir.” L’idée étant que chacun fasse son marché…
Quel intérêt a une entreprise d’embaucher un docteur ? “C’est un atout, ne serait-ce que pour la diversité. Mais surtout, un chercheur est très en avance sur son sujet, il a plusieurs coups d’avance. Pour une entreprise, c’est une arme ultra puissante et compétitive”, assure Dounia Belghiti.
Arrive le moment de préparer un pitch de présentation de deux minutes. Pendant la préparation : “C’est hyper dur, on n’a pas le temps”, assène l’un d’entre eux. Au moment de passer devant tout le monde, chacun écoute l’autre avec une certaine indulgence. Les commentaires de la part des animatrices sont tout aussi instructifs que ceux des “thésards”. Chacun prend des notes. Pour finir l’atelier, Claudine Pierron aborde le thème des réseaux sociaux, et plus particulièrement LinkedIn. “C’est un outil de travail. Quand on sait l’utiliser, c’est très intéressant pour faire évoluer son réseau”, prévient Claudine Pierron.
Pour se faire repérer, elle leur conseille de travailler leurs mots-clés dans leur titre, ainsi que dans la partie appelée “Résumé”. Encore mieux, ils sont fortement encouragés à y écrire des articles de médiation qui puissent séduire le grand public. “Le chercheur doit rester accessible et s’ouvrir au grand public”, conclut Dounia Belghiti.