Pour aider à lutter contre les agissements sexistes, Marie-Hélène Joron a créé un jeu de société et Noémie Le Menn en a écrit un livre.
“Nul ne doit subir d’agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant”. C’est la définition de l’article L1142-2-1 du Code du travail définissant le sexisme dans le cadre professionnel. Mais, au quotidien, dans les couloirs ou les open-space, les faits peuvent être plus difficiles à identifier. C’est pour cette raison, mais aussi pour répondre aux obligations légales des entreprises en terme de RSE, que Marie-Hélène Joron, fondatrice de Perenni’team RSE*, a créé le jeu “Agissement sexiste non merci”. “C’est un sujet qui peut être délicat à traiter, précise-t-elle. Le jeu permet d’apprendre de manière ludique, de s’imprégner de ce qu’est le sexisme, de favoriser les échanges et de réfléchir ensemble”. Véritable jeu de société, il est composé de plateau, pions, dé et questions-réponses. Sur des cartes, une vingtaine d’anecdotes, toutes vraies, qu’il faut définir comme agissement sexiste, drague, discrimination ou harcèlement sexuel. “L’idée est de ne pas culpabiliser car on peut tous être sexistes. Mais, on peut changer, en comprenant que nos agissements ne sont pas appropriés. Le but du jeu est de sensibiliser et de donner des clés. Ensuite, chacun fait son chemin”, explique-t-elle. Destiné aux collaborateurs de l’entreprise, il existe également une version dédiée à la direction et une autre pour les représentants du personnel.
Des biais cognitifs
Pour aller plus loin, Marie-Hélène Joron anime des ateliers, en binôme avec Noémie Le Menn, psychologue et coach avec, comme outils, le jeu et de livre écrit par Noémie Le Menn. Libérez-vous des réflexes sexistes au travail ! (paru en janvier dernier chez InterEditions) guide les femmes pour identifier leurs propres réflexes sexistes au travail et s’en débarrasser. “On peut être manipulé par nos propres croyances par des biais cognitifs”, révèle Noémie Le Menn. Biais cognitifs qui peuvent se manifester sous forme de croyances profondes, “c’est comme ça depuis toujours”, de stéréotypes, “finalement ce n’est pas si grave” ou de préjugés. “Or, il faut dire non. Il est important de faire respecter ses propres limites car on est responsable du fait que les autres les dépassent”. Ensuite, un plan d’actions en sept étapes pour se déconditionner avec des conseils pratiques, des témoignages et des anecdotes, toutes aussi vraies.