« Nous sommes très engagés sur le sujet du handicap depuis 2007. Nous avons été l’une des premières entreprises du CAC 40 à mettre en place des référents handicap« , illustre d’emblée Yveline Guillot, responsable diversité et inclusion chez Essilor. Parmi les autres dispositifs déployés : la participation au DuoDay. « Nous y prenons part depuis 2019, se félicite la porte-parole. Cette belle initiative permet aux personnes en situation de handicap de suivre un professionnel une journée par an. Cette démarche ouvre leur champs des possibles, contribue à leur faire gagner confiance en elles, et les aide à se créer un réseau professionnel. La force d’une rencontre est préférable à un long discours. C’est un moyen puissant pour faire disparaître les jugements hâtifs, créer un lien durable. Cette année, nous avons constitué 30 binômes. »
Identifier les attentes
Cependant, une telle journée se prépare. « Nous cherchons à connaître les attentes des personnes en situation de handicap afin d’y répondre au mieux, car nous recevons des candidatures avec des parcours professionnels très divers, poursuit la responsable diversité et inclusion. Nous les appelons, donc, en amont. Puis, nous préparons un accueil convivial, avant de leur présenter notre groupe et nos activités. Ensuite, elles passent toute la journée avec un salarié-volontaire qui leur fait découvrir un métier. »
C’est le cas d’Angélique, 38 ans, qui a pris Jérémy, 25 ans, sous son aile ce jeudi 21 novembre. Objectif ? « Lui montrer un maximum de choses, s’exclame-t-elle. Ces partages sont enrichissants, car ils nous amènent à nous remettre en question. Il faut apprendre à expliquer différemment, à répéter plusieurs fois. » De son côté, Jérémy participe chaque année au DuoDay, car il apprécie « apprendre de nouvelles tâches, rencontrer de nouvelles personnes, mais aussi l’ambiance de travail. » Le binôme regrette, toutefois, que cet événement « soit trop court, il y a trop de missions à découvrir. Il faudrait que ça dure plus longtemps ! »
Garder contact
C’est pourquoi, à l’issue de cette journée immersive, l’objectif est que « le duo garde contact, insiste Yveline Guillot. La plupart du temps, ils échangent naturellement leurs coordonnées. Le professionnel continue à partager à distance de précieux conseils à la personne qu’elle a accompagnée ». L’autre enjeu recherché, ajoute-t-elle, est que le DuoDay débouche sur une embauche plus pérenne (stage, alternance, CDD). « Cette journée a le mérite d’exister, mais c’est dommage s’il ne se passe rien après. Le monde du travail doit continuer à évoluer pour que les entreprises offrent des perspectives professionnelles concrètes« , dit-elle.
Outre le DuoDay, Essilor déploie de nombreux dispositifs en matière d’inclusion et de diversité. « De plus en plus de nos salariés cadres assument leur situation de handicap, souvent invisible. Il y a encore dix ans, très peu parmi eux n’osaient en parler de peur d’être discriminés et de voir leur carrière entravée. Cette évolution démontre que notre travail de sensibilisation a été suffisamment important », se réjouit-t-elle.
Pour rappel, le DuoDay est une journée annuelle de découverte professionnelle, non rémunérée, pour toutes les personnes en situation de handicap, dans le secteur public ou privé. Elle est pilotée par l’ALGEEI, en collaboration avec le ministère du Travail, de la Santé, et des Solidarités. Au total, 13 550 entreprises y participent en France. Soit l’équivalent de plus de 27 613 binômes constitués.