Selon un sondage OpinionWay pour l’Institut de l’économie positive, 89 % des salariés sont prêts à s’investir pour que leur entreprise s’engage dans “l’économie positive”.
Près de neuf salariés français sur dix (87%) du secteur privé sont prêts à s’investir pour que leur entreprise s’engage dans “l’économie positive”. Mais moins d’un salarié sur deux pense que son organisation a prévu de le faire, selon un sondage OpinionWay / Insign pour l’Institut de l’économie positive, cabinet de conseil et think tank créé en 2018 par l’économiste Jacques Attali.
Qu’entend-on par “économie positive” ? Tout simplement, passer d’une économie jugée individualiste à une économie d’intérêt général. Un concept né dans les années 1980, puis repris au début des années 2010 par Jacques Attali, auteur d’un rapport pour l’Élysée.
Selon l’enquête, 89 % des salariés voient l’entreprise comme l’un des “acteurs légitimes” pour mettre en place des actions en faveur de l’économie positive, au même titre que les pouvoirs publics (84 %) ou les citoyens (87 %). Ils sont favorables à une stratégie positive dans leur entreprise, surtout si elle concerne “l’amélioration des conditions de travail”, “une meilleure redistribution des bénéfices” ou encore “le développement des connaissances et l’innovation”.
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Absence de volonté des dirigeants contre manque de temps ou de moyens
Mais selon les travailleurs français, le principal frein à cette voie de l’économie positive est “l’absence de volonté” de leurs dirigeants (38 %). Ils sont aussi 29 % à indiquer que si leur organisation n’est pas prête à s’engager à se diriger vers une économie “d’intérêt général”, c’est parce que “cela coûte trop cher”. Enfin, 22 % affirment que ce n’est pas une orientation à laquelle leur entreprise adhère.
Quand leur entreprise est engagée dans une démarche positive, le frein financier est cité en priorité. Ils sont ainsi 36 % à indiquer que “cela coûte trop cher”. Le rôle du dirigeant est finalement plébiscité par une large majorité des Français en âge de travailler (91 %), qui estiment que “c’est à lui d’impulser une stratégie positive”.
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“L’entreprise doit redevenir le lieu du long-terme”
“Le monde a besoin de changer pour faire face aux enjeux de demain. Pour cela, il devient impératif de transformer l’économie pour produire non pas moins, mais mieux. La réorienter autour d’une croissance écologiquement responsable et socialement juste”, indique Jacques Attali dans l’étude.
Pour l’économiste, président du conseil de surveillance de l’Institut de l’Économie Positive, “changer aujourd’hui le monde de l’entreprise et avec lui l’ensemble de la société, c’est œuvrer non seulement pour le bien-être des générations futures mais aussi celui des générations présentes”.
En cette période de déconfinement post-coronavirus, “de plus en plus de chefs d’entreprise s’engagent dans cette voie, mais nous devons aller plus loin et engager l’ensemble des collaborateurs. L’entreprise doit redevenir le lieu du long-terme et casser les stratégies de courte-vue qu’impose la dictature des marchés”, conclut-il.