Les bons rythmes de l’année 2019 se poursuivront-ils en 2020 ? Les derniers chiffres de l’Insee laissent entrevoir un léger fléchissement sur la création nette d’emploi. Le taux de chômage restera toujours orienté à la baisse. Salaire de base et investissements des entreprises continueront eux de progresser.
“Ce n’est pas une surprise, l’année 2019 a été très bonne”, remarque Bruno de Moura Fernandes, économiste chez Coface. En effet, les derniers chiffres de l’Insee font état de 260 000 créations nettes d’emploi sur la période.
Un très bon cru qui doit faire accepter que le pic de croissance est désormais derrière nous. L’Insee estime en effet que la croissance devrait légèrement fléchir au premier trimestre 2020 pour s’établir à + 0,2 % avant de remonter à + 0,3 % au trimestre suivant. L’emploi sera logé à la même enseigne. L’Institut national de la statistique et des études économiques prévoit seulement 90 000 créations nettes d’emploi sur les six premiers mois de l’année 2020.
Pour Bruno de Moura Fernandes, rien d’étonnant à tout cela : “Les difficultés de recrutement en France sont patentes. Nous faisons face à un chômage structurel relativement élevé. Autour de 8,5 %. Néanmoins, l’année 2020, devra, selon la Coface, être placée sous le signe de la résilience. Les hausses de salaire se maintiendront. Les mesures fiscales mises en œuvre par le gouvernement Philippe vont dans le bon sens. Et la consommation des ménages devrait garder un rythme correct.”
Taux d’intérêt très faibles
Si l’Insee estime que l’investissement des entreprises sera moins dynamique qu’en 2019, la future année aura encore la confiance des dirigeants. “L’investissement des entreprises ralentirait à + 0,7 % au premier trimestre 2020 puis à + 0,6 % les trois prochains mois”, estime l’institut. Résilience toujours, les analystes demeurent cependant confiants.“En dépit du ralentissement économique mondial, la France ne s’en tire pas trop mal. Les niveaux d’investissement des entreprises hexagonales devraient encore être bons en 2020. Il ne faut pas oublier que les taux d’intérêt sont toujours très faibles”, poursuit Bruno de Moura Fernandes.