En 2024, la Qualité de Vie et les Conditions au Travail (QVCT) décroche la première place dans les attentes des salariés français. 90 % ont, en effet, déclaré que c’était une priorité, d’après les études* de Qualisocial et de Workmonitor, menée par Randstad, dont les chiffres concordent. Autres facteurs importants : l’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle, la flexibilité de l’emploi du temps et du télétravail, le partage des valeurs, et enfin, la montée en compétences. « De nouvelles façons de gérer les talents sont en train de voir le jour. Les employeurs qui souhaitent attirer et fidéliser les meilleurs collaborateurs doivent rapidement les adopter », affirme Frank Ribuot, Président du groupe Randstad France.
1. SANTÉ MENTALE. Si la santé mentale est une attente forte des salariés français pour l’année à venir, seulement un sur deux indique que c’est un facteur pris en compte dans son entreprise. Conséquence ? Presque sept salariés sur dix vont au travail « mécaniquement », voire « à reculons », tandis que plus d’un sur deux se dit complètement désengagé. « De mauvaises perspectives et des tensions au travail augmentent les troubles psychosociaux, ce qui réduit la capacité des individus à faire preuve de résilience pour inverser la tendance économique. Un cercle vicieux s’installe », avertit Camy Puech, président de Qualisocial. Les entreprises ont intérêt à investir ce sujet : lorsqu’elles le prennent à bras-le-corps, 71 % sont performantes avec 4,6 fois plus d’employés engagés, 66 % en bonne santé et 73 % heureux.
2. ÉQUILIBRE VIE PRO/ VIE PERSO. La santé mentale passe inévitablement par une répartition équilibrée entre vie professionnelle et personnelle. 95 % des Français interrogés y accordent une grande importance, légèrement plus que leurs homologues à l’international (93 %). Plus d’un Français sur deux (57 %) serait même prêt à quitter un emploi qui ne lui permettrait pas de trouver cette harmonie.
3. FLEXIBILITÉ. Depuis la crise sanitaire en 2020, il semble difficile pour une entreprise de faire l’impasse sur le télétravail en faisant complètement revenir les salariés en présentiel. Un quart des travailleurs, dont certains ont déménagé ou ont adopté un animal de compagnie, serait capable de quitter leur emploi si on leur demandait de passer plus de temps au bureau, tandis que quatre salariés sur dix indiquent que le télétravail est désormais « non négociable ». C’est un véritable enjeu pour les RH en 2024, car cela crée de vives tensions entre employeurs et employés. La flexibilité passe également par les horaires de travail : 83 % des répondants veulent avoir une marge de manœuvre sur leur emploi du temps.
4. ÉQUITÉ. Les salariés français souhaitent également travailler pour une entreprise qui partage leurs valeurs. Près de quatre personnes interrogées sur dix n’accepteraient pas un emploi si elles ne partagent pas les opinions exprimées par les dirigeants de l’entreprise. Selon 44 % d’entre elles, c’est une responsabilité qui incombe à l’employeur de créer un environnement de travail équitable, comprenant diversité et inclusion. Outre l’équité, les salariés attendent d’être compris par leur employeur, ce qui n’est pas le cas pour un jeune sur deux. « Les organisations doivent faire l’effort de s’éloigner des stratégies de gestion des talents à grande échelle et personnaliser leurs approches afin de se positionner comme de véritables partenaires à l’écoute des motivations et des ambitions des talents », affirme Frank Ribuot.
5. ACQUISITION DE COMPÉTENCES. Enfin, si un peu plus de la moitié des travailleurs français se disent ambitieux professionnellement – ce chiffre atteint 69% pour la génération Z -, ils sont minoritaires à « se préoccuper de leur parcours de carrière ». L’importance accordée à la formation et à la montée en compétences, dans le cadre de leur fonction actuelle ou d’opportunités futures, est plus importante. Plus de sept salariés sur dix veulent surtout gagner en compétences, sans pour autant chercher à occuper des fonctions d’encadrement pour 37 % d’entre eux. Près d’un tiers pourrait quitter un emploi qui ne lui offre pas de perspectives d’apprentissage lui permettant d’assurer un bon niveau d’employabilité dans le futur.
A noter toutefois que si de nombreux salariés se disent prêts à quitter leur entreprise pour les diverses raisons mentionnées précédemment, le contexte économique actuel freine leur mobilité professionnelle. En 2024, seulement 22 % des salariés pourraient vraiment passer à l’acte, contre 55 % en 2023.
*Enquête menée par Qualisocial et de nombreux experts pluridisciplinaires, en collaboration avec l’IPSOS, auprès de 3000 salariés français.
*Etude Workmonitor menée par Randstad entre le 23 octobre et le 11 novembre 2023. L’enquête a été menée en ligne auprès de 27.000 travailleurs âgés de 18 à 67 ans, dans 34 pays du monde entier, qui travaillent au moins 24 heures par semaine, exercent une activité en ligne ou sont au chômage mais envisagent de chercher un emploi. La taille minimum est de 500 entretiens par pays.