La transformation des organisations est réelle. Et s’incarne notamment par la hausse des créations de postes à impact (+25 % en 2022). Pour des cadres en quête de sens au travail ou d’une reconversion engagée, le climat, l’économie circulaire, la data ou encore la finance durable sont autant d’opportunités.
Sur les 444 métiers cadres du référentiel de l’Apec, 17 sont identifiés comme verts (chef de projet aménagement du territoire, ingénieur en énergies, urbaniste, chargé d’affaires en environnement et énergie, directeur de développement durable…). Selon une étude sur l’économie verte publiée par l’organisme de l’emploi cadre en septembre 2022, 84 % des cadres se disent préoccupés, dont 52 % angoissés, par la situation climatique. Une anxiété climatique qui pousse 89 % d’entre eux à penser que l’entreprise a un rôle à jouer pour freiner la dégradation de l’environnement. Et les employeurs se distinguent aujourd’hui également selon leurs engagements. D’après l’Index RSE Universum, qui interroge des étudiants et jeunes diplômés de niveau bac +5, les entreprises françaises perçues comme les plus engagées en termes de RSE sont Decathlon, BlaBlaCar et Carrefour, EDF et la SNCF clôturant le top 5.
Une recherche d’expertise croissante
Au sein des organisations, les besoins en termes de compétences responsables sont grandissants. Qu’il s’agisse de postes cadres en CDI ou de missions en freelance. Le cabinet de recrutement Birdeo, fondé par Caroline Renoux en 2010, s’est spécialisé dans les métiers de la RSE et du développement durable, sur des postes de middle management. Depuis 2019, Birdeo a également lancé People4Impact, pour assister les entreprises dans leurs recherches d’experts indépendants et de freelances.
« Il y aura toujours des besoins de directeurs RSE et développement durable, mais les entreprises ont de plus en plus besoin d’expertises techniques spécifiques, pour établir un plan de décarbonation ou sur des questions de mobilité, de bien-être animal, d’énergies…, explique Caroline Renoux. Dans les directions achats, il n’est plus rare qu’il y ait un poste cadre consacré aux achats responsables, et idem pour les directions financières et marketing ».
Les métiers à impact qui recrutent en 2023 pour les cadres
Parmi les grandes tendances de la RSE, l’évolution des rémunérations et les besoins croissants, notamment dans le secteur financier, dynamisent un marché porteur. Pour 2023, Birdeo a établi le top 5 des métiers (cadres) à impact qui vont recruter en 2023, avec pour chacun le type de diplôme requis et la rémunération moyenne :
– Responsable économie circulaire : bac+5 école d’ingénieur avec spécialisation ACV (analyse cycle de vie) ou matériaux / 55 à 65 000 euros par an.
– Juriste RSE : bac+5 en droit avec spécialisation en environnement / 60 à 75 000 euros par an.
– Responsable mesure d’impact et data ESG : bac+5 en école de commerce avec une spécialisation finance ou data analyste / 55 à 65 000 euros par an.
– Manager adaptation au changement climatique : bac+5 école d’ingénieur généraliste ou spécialisation en génie climatique / 70 à 90 000 euros par an.
– Chief value officer : bac+5 avec formation en contrôle de gestion, comptabilité, ou science du développement durable / 80 à 100 000 euros par an.
Les métiers verts, des accélérateurs de carrière
« Pour se lancer dans un métier à impact, il faut comprendre comment on peut transformer les business model des secteurs d’activité en y intégrant une dimension RSE, il faut des gens courageux, tenaces, formés. Et prêts à parfois avancer par petits pas« prévient Caroline Renoux. Une chose est certaine, les métiers verts ont le vent en poupe, et créent des vocations en cours mais aussi en début de carrière. « Auparavant, celles et ceux qui s’orientaient vers des métiers à impact étaient des convaincus, des pionniers prêts à faire des concessions en termes de trajectoire de carrière et de salaires, ce n’est plus le cas, explique la fondatrice de Birdeo, les postes verts permettent aujourd’hui d’accélérer des carrières, les salaires et les responsabilités ne sont plus en reste, il y a de belles perspectives d’évolution ».
RSE : et si les salariés devenaient acteurs du changement ?
En matière d’activité responsable, les voies se multiplient, donc. Mais les transformations des organisations restent encore à parfaire selon Caroline Renoux : « On parle beaucoup d’enjeu de marque employeur sur les sujets de la RSE et de l’engagement, mais les entreprises manquent encore de maturité. Elles communiquent beaucoup sur leurs engagements, pas suffisamment sur comment leurs collaborateurs peuvent être des acteurs du changement en les rejoignant, c’est une transition en cours ».
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