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Pénurie des talents : les candidats ont le pouvoir

C’est un phénomène qui dure : sur un marché du travail en tension, les entreprises peinent à recruter. Même si les postes à pourvoir sont de plus en plus nombreux, les candidats font jouer la concurrence. C’est ce que met en avant Flatchr dans une étude dévoilée en exclusivité pour Courrier Cadres lundi 19 septembre 2022.

Est-ce une illustration du ‘big quit ‘(ou grande démission), cette tendance venue d’outre-
Atlantique et qui semble se propager en France ? Les actifs quittent volontiers leur poste. Pour un emploi avec plus de sens ou une meilleure qualité de vie au travail. Mais, en face, les entreprises peinent à les convaincre à venir chez elles. Par conséquent, le nombre de postes à pouvoir augmente et les candidats font jouer la concurrence. En effet, d’après une enquête* de l’éditeur de logiciel de recrutement Flatchr, il y a eu + 34 % d’offres publiées par mois et par entreprise en moyenne sur le premier semestre 2022, en comparaison au premier semestre 2021. Et 11 offres publiées en moyenne par mois et par entreprise sur ce premier semestre 2022, contre 8 sur la même période l’année dernière.
De même, l’éditeur rappelle que, selon l’Insee, les intentions d’embauche des employeurs sont en hausse de près de 13 % en 2022 par rapport à 2021. Une tendance qui se confirme dans le secteur privé, qui a enregistré 102 500 créations nettes d’emplois entre fin mars et fin juin 2022. Les entreprises sortent alors le grand jeu pour se démarquer, comme l’analyse Sylvain Paulet, CMO de Flatchr :

« On parle de la guerre des talents depuis des années et là, on est en plein dedans. Les entreprises se battent pour avoir des candidats. Et quelles sont leurs armes ? Le cadre de travail, les missions proposées et tous les ‘à-côtés’ : un aménagement du temps de travail, le télétravail, un environnement sain, etc. Tout cela vient nourrir la marque employeur qui doit permettre d’attirer les candidats. »

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Privilégier la montée en compétences

La situation est telle que les entreprises sont prêtes à faire des concessions. D’après l’enquête de Flatchr, les structures privilégient les profils junior, quitte à ce qu’ils n’aient pas toutes les compétences techniques. Les profils avec seulement 2 ans d’expérience sont 5,5 % plus recherchés qu’au premier semestre 2021. L’année dernière, Flatchr notait que 8 entreprises sur 10 étaient prêtes à ajuster leurs critères de recrutement. Une tendance « toujours d’actualité » selon l’éditeur, qui « s’est même accentuée pour les profils cadres ». Ainsi, 44 % des entreprises ont dû embaucher un cadre n’ayant pas toutes les compétences techniques requises pour le poste. « Certes les entreprises reviennent sur leurs exigences, mais cela leur permet de faire évoluer leurs salariés, souligne Sylvain Paulet. Elles peuvent justement mettre en place de la formation, prévoir un temps d’on boarding plus long et choisir ainsi un collaborateur qui pourra monter en compétences sur un poste donné. » Soit autant d’éléments en faveur de la marque employeur et qui contribuent à fidéliser les équipes.

Par ailleurs, Flatchr relève à la fois une hausse des emplois en CDI (+ 14 %) et une baisse du recours aux freelances (5% au premier semestre 2021 vs 3,5% au premier 2022). Puisqu’il est si difficile de trouver le bon profil, les entreprises privilégient les postes pérennes pour créer, ainsi, une relation professionnelle sur le long terme.

*Étude réalisée sur la période du 1er janvier au 30 juin 2022. Cette étude est basée sur un échantillon de 800 entreprises en France.

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