Démocratisé depuis seulement quelques années, le métier de growth hacker est très recherché et suscite les convoitises. Sorte de ninja du marketing, son but est de maximiser la croissance d’une entreprise en faisant notamment grossir la base d’utilisateurs tout en minimisant les dépenses marketing. Cette technique innovante mêle marketing digital, analyse des données et développement. Par Charlotte de Saintignon.
Tâches
Optimiser la performance d’un site
Le growth haker se base sur l’étude des consommateurs pour améliorer considérablement le trafic et la performance du site ou d’une application. “La croissance est son obsession et la donnée et le résultat drivent son intervention. Il fait du test&learn pour trouver des solutions innovantes avec un périmètre de tâches très large – analyses de trafic et de données, benchmark, SEO, partenariats, e-mailings, communication, acquisition, rétention et fidélisation de clientèle, tracking…” cite Frédérique d’Orgeval, directrice associée du cabinet conseil Blue Search, spécialiste des métiers du digital.
Collaboration
Un métier transversal
Le growth hacker est amené à faire interagir les différents métiers du digital. “Il agit beaucoup en transverse pour chercher des opportunités de business”, confirme Frédérique d’Orgeval. À la frontière entre le développement Web et le marketing, il peut englober des champs d’actions très variés, du Webdesign à la rédaction de contenu en ligne, en passant par le développement et l’analyse du trafic et toutes les étapes du processus d’acquisition de clients (acquisition, activation, rétention, engagement et monétisation) et est donc amené à côtoyer bon nombre de services dans l’entreprise.
Compétences
Geek passionné du Web
Il a une connaissance approfondie des tendances, nouveautés et logiciels du Web. Et peut être à la fois Webmaster, intégrateur Web, codeur, programmateur, développeur et marketeur. “Avoir une bonne vision data globale, un mode de fonctionnement analytique et un profil commercial pour avoir une vision business sont indispensables. Ce sont souvent des profils ‘out of the box’ qui raisonnent hors des sentiers battus du marketing digital et trouvent des moyens non conventionnels et disruptifs de générer du trafic et de la croissance”, note Frédérique d’Orgeval. Qualités requises : être curieux, créatif, innovant et hyper agile.
Accès au métier
Polyvalent et autodidacte
Il n’existe pas de profil type, ni de diplômes référents à cette fonction. Les profils techniques (développeur Web, BTS/DUT en informatique) sont privilégiés, ainsi que ceux ayant une formation marketing ou une formation en école d’ingénieur ou de commerce. Qu’importe le niveau d’études, c’est le profil qui sera étudié avant tout et surtout l’expérience Web du candidat. Il faut être un as du Web et avoir un profil plutôt hybride.
Salaires
80 000 euros pour un growth hacker expert
45 000 euros avec 2-3 ans d’expérience jusqu’à 65, 70, 80 000 euros par an pour un growth hacker expert. “Tout dépend de l’entreprise et du niveau de seniorité de la personne”, précise Frédérique d’Orgeval.
Évolution
Vers des postes de direction
Au départ dédié au monde des start-up, de plus en plus de grandes entreprises s’intéressent à cette fonction pour conquérir rapidement de nouveaux marchés ou lancer un produit. Les perspectives d’évolution sont en général rapides et n’ont pas réellement de limites, un profil expert pouvant très bien remplir un poste de direction, head of acquisition, head of experience client, produit Web/digitaux, directeur produit, business unit e-commerce ou digital…