L’immobilier en France ne connaît pas la crise : les prix comme les volumes de ventes connaissent des hausses records. Et cela devrait durer car les taux d’intérêt sont bas et que certains ont la bougeotte, cherchant à améliorer leur cadre de vie et préférant les maisons, dont les prix croissent plus vite que les appartements, un phénomène nouveau.
Autres tendances observées, le succès des périphéries des grandes métropoles ou l’engouement pour les villes moyennes, voire les stations balnéaires avec des résidences principales bis pour les budgets aisés. Les experts s’accordent pour dire qu’il est trop tôt pour savoir si c’est un effet conjoncturel lié à la pandémie, ou une redistribution pérenne du marché immobilier. Mais une chose est sûre, ce dernier est dynamique, quelle que soit la région.
Premier épisode de notre tour de France des régions avec l’Île-de-France.
Les experts immobiliers le clament en chœur : la crise sanitaire ne provoque pas d’exode urbain. Néanmoins, avec le développement du télétravail, les cartes sont en partie redistribuées, souligne Maître Frédéric Violeau, en charge de l’étude de la conjoncture immobilière au Conseil supérieur du notariat (CSN) : « Le premier confinement a initié un mouvement qui se poursuit encore aujourd’hui avec la volonté de profiter de plus d’espace, éventuellement de davantage de verdure, et donc de s’installer plus loin des centres-villes. Comme pour d’autres métropoles internationales, ce phénomène concerne Paris où, en un an, les volumes de transactions immobilières ont chuté de 15 % : c’est l’effet de balancier en faveur des régions. Par ailleurs, nos bases de données nous montrent un atterrissage des prix dans la Capitale, qui se stabilisent sur un plateau légèrement au-dessus de 10 000 euros/m². » La note de conjoncture immobilière du CSN met en avant le succès des maisons anciennes auprès des Parisiens qui n’hésitent plus à déménager dans les communes limitrophes.
Un marché dynamique
Une analyse partagée par Meilleurs Agents, spécialiste de l’estimation immobilière en ligne, qui vient de lancer l’Observatoire des prix immobiliers du Grand Paris. Premier constat, c’est un marché dynamique, connaissant une augmentation globale des tarifs pour les quartiers de (futures) gares, dans la perspective du Grand Paris Express : près de 3 % en un an et de 25 % en cinq ans. C’est à Saint-Denis que les prix des quartiers de gare progressent le plus, particulièrement près du Stade de France (presque 13 % en un an) et de Saint-Denis Pleyel (+11%). Autre observation principale, la croissance des prix a tout de même tendance à diminuer un peu dans des stations comme Montrouge, Nanterre, Saint-Cloud et Bois-Colombes. Ou le long du projet de la ligne 15 entre Saint-Denis et Pont de Sèvres : mais ce ralentissement, notamment autour de la gare de Rueil-Suresnes Mont-Valérien, intervient après une hausse de plus de 32 % en cinq ans, pour atteindre une moyenne de 6 860 euros/m². La fluidité de la circulation étant un enjeu clé de la région, l’évolution des infrastructures de transports a un impact direct sur l’immobilier. A suivre de près !
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