Il existe de nombreuses formes de management. Pour Anthony Babkine, co-fondateur de Diversidays présent lors du Salon du management à Paris le 27 février 2024, il est fondamental qu’il soit le plus inclusif possible. « C’est une priorité stratégique, martèle-t-il. Et cette attente, d’après des études récentes, est décuplée chez les générations d’actifs qui arrivent en entreprise. Ce n’est pas un sujet marginal, car il a de fortes répercussions sur le bien-être au travail. C’est un sujet de respect, de dignité. Mais l’inclusion, ce n’est pas que les jeunes, c’est aussi la population française qui vieillit, donc la place des seniors en entreprise. L’inclusion comprend aussi les personnes LGBT, et celles en situation de handicap. C’est un sujet très large, car, en réalité, il y a 26 sujets de discriminations déclarés en France. »
Si cette lutte progresse depuis de nombreuses années, le phénomène est difficilement quantifiable, et probablement sous-évalué, en raison de données auxquelles les entreprises n’ont pas accès. Toutefois, « les critères sont suffisants aujourd’hui pour que nous sachions si une entreprise est équitable. Il suffit de regarder dix ans en arrière. Le sujet de l’égalité entre les femmes et les hommes s’est incontestablement amélioré. Des lois ont accompagné ce changement, comme la Loi Copé-Zimmermann de janvier 2011, qui a imposé des quotas de femmes dans les conseils d’administration et de surveillance », note-t-il.
Entretien par simulation
Mais, du chemin reste à parcourir. Certains secteurs porteurs, comme la tech, enregistre encore un déficit important de femmes. Pour remédier à cette auto-censure, l’entrepreneur propose de « parler aux jeunes filles de ces métiers dès le plus jeune âge, de mettre en scène des femmes qui ont réussi dans ce domaine et proposent de nouveaux chemins, afin de changer les représentations du secteur auprès du public féminin, et de leur ouvrir le champ des possibles. » Ensuite, il est important que « le monde de la tech leur fasse comprendre qu’elles sont les bienvenues, que les femmes ont des possibilité intéressantes. »
D’une manière générale, afin de lutter contre toutes formes de discriminations, l’étape du recrutement est cruciale. Afin que la responsabilité ne repose pas uniquement sur l’appréciation – parfois subjective, voire erronée – du manager, Anthony Babkine suggère d’introduire davantage d’entretiens par simulation au sein des organisations. Cela signifie « jauger le niveau d’un candidat, non plus par son CV, mais par des exercices d’habileté. Pendant une demi-journée, par exemple, le manager peut observer comment il s’en sort face à un cas pratique, une situation donnée. Ce type d’entretien existe depuis 25 ans et nous en parlons tout juste, regrette-t-il. Nous devons sortir du CV traditionnel et aller vers les compétences, tout en formant les managers en entreprise afin qu’ils mettent de côté certains biais de perception. »