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“ Jamais le sentiment d’insécurité n’a été aussi fort !”

Un travail idéal serait possible pour 72 % des salariés français interrogés par Indeed. En parallèle, le moteur de recherche révèle que 66 % d’entre eux se déclarent stressés au travail. Courrier Cadres a demandé à Jean-Louis Bénard, président de Brainsonic et CEO de Sociabble, ce que lui évoquait cette atmosphère professionnelle ambiante.

 

Dans une récente étude, le moteur de recherche Indeed livrait un portrait des aspirations françaises en matière d’attente professionnelle. Quelques chiffres clés indiquent que 72 % des personnes interrogées estiment qu’il est possible de trouver un travail idéal tandis que 86 % jugent l’épanouissement dans leur travail plus important qu’une bonne rémunération. Parallèlement, 66 % d’entre eux se déclarent stressés au travail.

Dans le détail, ils sont ainsi 31 % à craindre d’être jugés sur leur qualité professionnelle et 30 % ont peur de rentrer en conflit avec leurs collègues. Ce sentiment de stress aurait également des effets néfastes sur leur carrière (46 % d’entre eux). Nous avons demandé à Jean-Louis Bénard, président de Brainsonic et CEO de Sociabble, ce qu’il pensait de cette atmosphère professionnelle ambiante.

Joël Armary président du directoire de Bigmat.

Pensez-vous que le travail idéal existe ?

La quête du travail idéal est une quête complexe. On peut rebondir de poste en poste, à la recherche d’un travail idéal qui nous attendrait. En fait c’est à chacun de nous de construire le travail idéal dans un contexte sur lequel nous avons plus ou moins de contrôle.

Naturellement il faut un minimum de conditions favorables pour pouvoir construire ce dit travail. Et il ne faut pas hésiter à en changer si ces conditions minimales ne sont pas réunies. Mais il faut aussi accepter qu’une grande partie de la construction de cet idéal relève d’un cheminement personnel. C’est souvent difficile à accepter. On aimerait pouvoir dire que la responsabilité incombe aux autres ou simplement à la malchance. En réalité le travail idéal est peut-être celui qu’on a déjà, mais que l’on ne s’est pas donné de rendre justement idéal.

Trouver le travail idéal, c’est d’abord se poser les questions de ce qui compte vraiment. Pour certains c’est la rémunération, pour d’autres les responsabilités, pour d’autres encore la liberté. Bien souvent c’est la définition claire de ce qui est réellement important pour soi qui pose problème. L’influence du paraitre, du regard que les autres vont poser sur soi influencent les choix. On se retrouve ainsi à exercer des fonctions qui sont celles auxquelles son entourage s’attend, alors qu’elles ne correspondent pas vraiment à ses aspirations profondes. Dans ce contexte construire son travail idéal est extrêmement difficile. C’est d’abord être clair sur ce qui compte vraiment.
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Les raisons d’être stressé au travail semblent préoccuper les français ?

Jamais le sentiment d’insécurité n’a été aussi fort. Il y a cinquante ans les gens commençaient leur carrière dans une entreprise avec la perspective d’en partir à la retraite. Aujourd’hui l’horizon s’est considérablement réduit, tout s’est accéléré. On sait qu’on devra changer plusieurs fois de travail même si on reste dans la même entreprise.

C’est positif, mais cela peut aussi créer un sentiment d’insécurité. Au-delà du sentiment d’insécurité, c’est aussi la quête de sens qui participe au mal être. Lorsque dans l’entreprise, le poste qu’on occupe ne sont pas alignés avec ses valeurs personnelles, lorsqu’on a le sentiment que son travail n’a pas de sens, le mal-être se renforce. Cette quête de sens s’est renforcée au fil des années, elle est portée par les nouvelles générations. Les leaders de l’entreprise ont un rôle fondamental à jouer. Ils doivent comprendre ce qui compte pour chacun et donner à chaque collaborateur un éclairage sur le travail qui participe à donner du sens.

 

Pensez-vous qu’un travail épanouissant puisse alors exister ?

 

Un travail épanouissant est un travail où l’on peut se réaliser. C’est le travail idéal en fait ! On revient au sujet de départ. Trop souvent on cherche à définir des standards d’épanouissement qu’on veut absolument appliquer. Mais les choses sont plus compliquées que cela. Il faut laisser à chacun la latitude de définir ce qu’est pour lui un travail épanouissant. Cela demande de dépasser le regard des autres pour se poser les vraies questions. Est-ce que mon travail me permet de faire ce qui compte vraiment pour moi, ce que j’aime faire ? Exemple : beaucoup de personnes acceptent des postes de manager parce qu’elles y voient une possible reconnaissance sociale, alors qu’elles n’y trouvent pas réellement de satisfaction personnelle. Elles préfèrent faire plutôt que faire faire, mais cèdent à la pression sociale. C’est une position intenable à long terme. On passe trop de temps au travail pour se mentir à soi-même sur ces sujets !

 

 

 

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