Jeune dirigeant : comment être légitime auprès de salariés plus expérimentés ?
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Jeune dirigeant : comment être légitime auprès de salariés plus expérimentés ?

La nomination de Gabriel Attal ce mardi en tant que Premier ministre - le plus jeune de la Vème République - relance le débat autour de la légitimité des jeunes dirigeants en entreprise. Que faire et ne pas faire pour gagner la confiance de son équipe ? Décryptage.

Coup de jeune à Matignon ! A 34 ans, Gabriel Attal a été nommé Premier ministre. Il est devenu ce mardi 9 janvier le plus jeune chef de gouvernement de la Vème République. Son âge fait polémique : est-ce une force ou une faiblesse ? Selon lui, c’est le « symbole de l’audace, du mouvement, de la confiance accordée à la jeunesse ». Pour d’autres, en revanche, cette ascension fulgurante ne lui permettrait pas d’avoir « l’expérience » requise pour endosser de telles responsabilités. Faire le parallèle avec les jeunes dirigeants de grandes entreprises est intéressant, car eux aussi, ils sont de plus en plus nombreux à accéder à de hautes fonctions, comme Ouarda Ech-Chykry, 35 ans, directrice générale France de Kiabi en novembre 2022, ou encore Agathe Monpays, 28 ans, directrice générale France de Leroy Merlin en septembre 2023.

Incarner le renouveau

Frappées de plein fouet par les innovations technologiques, « la jeunesse a pris de la valeur » dans les entreprises, reconnait Camy Puech, président fondateur de Qualisocial. « L’expérience ne fait plus tout, poursuit-il. Ce n’est pas nouveau, certes, mais la tendance se renforce, car les entreprises ont besoin de changements rapides pour rester en phase avec leur époque ». Elles font donc le choix de donner des responsabilités non pas aux « plus compétents ou aux plus expérimentés jugés « meilleurs » jusqu’alors, mais à celles et ceux qui vont apporter quelque chose de différent, d’innovant pour l’entreprise. Incarner le renouveau. »

L’exercice de l’autorité se façonne avec le temps

Lors de sa prise de fonction, le jeune dirigeant doit toutefois éviter certains pièges, notamment le « manque d’humilité », souligne le dirigeant : « L’égo est le pire ennemi du leadership. Si le jeune dirigeant arrive en croyant qu’il est le meilleur, alors que d’autres prétendaient au poste, étaient tout aussi méritants voire plus, et que celui-ci leur est passé devant, les conflits seront insurmontables ! Dans la majorité des cas, son point fort ne sera pas l’expérience, mais des qualités humaines instinctives. »

En effet, « l’exercice de l’autorité, du pouvoir et des responsabilités se façonne avec le temps, affirme de son côté Emmanuelle Duez, fondatrice de The Boson Project. Il se façonne avec une vision plus affutée du champ de contraintes et de l’imbrication de tous les enjeux de l’environnement dans lequel il évolue. Mais aussi, avec de la nuance, l’art du compromis, notamment pour embarquer des générations qui portent des regards différents sur le monde. Tout cela évolue vraiment avec le temps ».

Trouver le bon équilibre

Aussi, si le jeune dirigeant souhaite susciter l’adhésion, il doit mettre de côté management autoritaire et décisions unilatérales, et développer des capacités d’écoute afin « de connaître les besoins, les attentes ou encore les craintes des salariés avec qui il travaille. Reconnaître leurs qualités et les valoriser. Leur faire confiance en déléguant ou encore les protéger et les aider à réaliser leur mission », développe le patron.

Au fil du temps, le jeune dirigeant désamorcera les tensions, gagnera le respect de ses équipes, et donc une légitimité à exercer en tant que décideur. En embarquant l’ensemble des collaborateurs dans la vision nouvelle qu’il propose, en fédérant, il aura ainsi plus de chance d’atteindre les objectifs fixés et sa tâche lui semblera moins vertigineuse. Une posture délicate à trouver donc entre « souplesse et fermeté ».

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