Jean-Baptiste Drachkovitch co-dirige la société Langlois-Martin. Le dernier fabricant français de paillettes de luxe a quitté la région parisienne pour s’installer en Normandie en août 2018.
Jean-Baptiste Drachkovitch, quelles raisons vous ont motivé à déménager votre atelier de Noisy-le-Sec à L’Aigle, dans l’Orne ?
C’est le manque de place qui a précipité notre réflexion. Nous devions nous développer et le coût de réfection de nos locaux, un bâtiment en béton sans âme, était disproportionné. A Noisy-le-Sec, le prix de l’immobilier était trop important et la taxe foncière augmentait trop vite ! Rapidement, la décision de faire nos cartons s’est imposée à nous.
Et puis, la vie à Paris était de plus en plus difficile, contraignante et usante. Les transports sont compliqués, certains de nos salariés mettaient jusqu’à 1h30 pour venir à l’entreprise. Et, quand ils arrivaient, ils étaient stressés. Il nous fallait un autre cadre de travail. La Normandie nous l’a apporté, avec le cadre de vie en prime.
Pourquoi avoir choisi la Normandie ?
Parce qu’il fait bon vivre en Normandie ! Nous sommes installés près de l’Aigle, dans un cadre vraiment privilégié et ressourçant. La plupart de nos salariés nous ont suivis, et aucun ne regrette son choix. Tous profitent d’un logement à proximité, ils ne perdent plus de temps dans les transports et peuvent désormais profiter de leurs familles, de leurs proches. Paris n’est qu’à 1h30 de train. Ils y retournent dès qu’ils ont envie de revoir de la famille ou de profiter d’une exposition ou d’un spectacle précis.
Et puis, le prix du foncier est bien plus attractif ici qu’en région parisienne. Grâce au soutien économique de la Région Normandie, nous avons pu acquérir le haras du Buat. L’endroit est magnifique, il y a suffisamment d’espace pour poursuivre la production et loger les salariés qui le demandent. Surtout, nos clients japonais, chinois, américains aiment venir en Normandie. Tous profitent de leur déplacement à l’entreprise pour aller découvrir le Mont-Saint-Michel, Giverny, Granville… La Normandie, c’est presque un label pour s’exporter à l’international.
Votre emménagement dans l’Orne a-t-il été facile ?
Nous avons été épaulés par la communauté de communes des Pays de l’Aigle et le Conseil régional tout au long de notre démarche. Nous avons même bénéficié d’une aide économique qui a représenté 15% de notre budget travaux. Nous n’aurions jamais profité d’un accompagnement similaire en région parisienne. Vu de Paris, c’était même inimaginable à vrai dire (rires).
Plus sérieusement, l’actualité et le confinement récent nous ont démontré que nous avons fait le bon choix. Etre confiné au vert, avec un jardin et au milieu de grands espaces naturels, c’est un luxe. Un luxe qui est inabordable en région parisienne. Et je sais de quoi je parle, j’y ai vécu trente ans avant de choisir la Normandie.