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La saga Lego : une réussite construite brique par brique

Les plus grandes réussites entrepreneuriales ont parfois été un parcours semé d’embûches, empreint d’échecs et de succès, de difficultés surmontées et d’opportunités saisies. C’est le cas d’Ole Kirk Kristiansen et de ses descendants, qui ont patiemment bâti une brique après l’autre un géant mondial du jouet connu sous le nom de Lego.

Les débuts de Lego se situent bien loin des petites briques en plastique connues des enfants du monde entier. Ole Kirk Kristiansen est né en 1891 dans une famille de paysans du centre du Danemark. Plutôt que de suivre le chemin tout tracé qui se destine à lui dans l’agriculture, le jeune homme s’intéresse au travail du bois et devient charpentier. En 1916, il reprend une modeste entreprise de charpente dans le centre du pays et la fait grandir prudemment.

La crise de 1929 et la grande dépression qui suit n’épargnent pas le Danemark. La PME d’Ole Kirk Kristiansen voit ses commandes s’effondrer et ses effectifs se réduire comme peau de chagrin. Mais l’entrepreneur n’est pas du genre à baisser les bras. Avec son stock de bois invendu, il fabrique de petits objets de menuiserie et constate que ceux qui se vendent le mieux sont les jouets : en période de crise, les parents rognent sur tout sauf sur les cadeaux pour leurs enfants. Dès 1932, l’entreprise s’est entièrement spécialisée dans les jouets. Deux ans plus tard, elle adopte le nom qu’on lui connaît aujourd’hui, Lego, qui peut se traduire par « bien jouer » (leg signifiant « jouer » en danois et godt « bien »). Lego est une épopée familiale et, si elle reste logiquement associée au nom de son fondateur, ses fils et petits-fils ont joué un rôle déterminant.

De nouvelles opportunités à saisir

À partir de la fin des années 1930, Godtfred Kirk Kristiansen épaule son père à la tête de l’entreprise. C’est une famille soudée qui gère les difficultés, notamment lorsque les ateliers sont ravagés par le feu, l’éternel risque des activités utilisant du bois, et qui surmonte la période difficile de la guerre.

Le plastique fait son apparition dans l’après-guerre, un matériau nouveau qu’Ole Kirk Kristiansen utilise pour la fabrication de ses jouets dès 1947. Le pari est risqué au vu de l’investissement, mais il se révèlera décisif pour la suite. Deux ans plus tard, Lego lance ses premières briques, qui sont un échec commercial. Mais, vendant un tracteur en plusieurs pièces à assembler, Ole Kirk Kristiansen se rend compte que la fabrication du tracteur compte autant pour les enfants que le jouet en lui-même. Percevant l’opportunité que représentent les briques à assembler, l’entrepreneur décide de poursuivre dans cette direction où il ne réalise pourtant que des pertes.

La force de la persévérance

Ole Kirk Kristiansen décède en 1958 mais, dès le début de la décennie, c’est son fils qui est à la tête de l’entreprise et qui tente, en vain, de développer le marché des briques à assembler. Lego est alors devenu une grosse PME de 140 salariés dont la plupart des jouets, qu’ils soient en bois ou en plastique, sont des succès, à l’exception notable des briques en plastique.

Pourtant, Godtfred persévère. Il décide de tout miser sur les briques, un pari risqué au vu des échecs répétés et du succès des autres jouets. En 1958, Lego lance une brique améliorée, qui s’emboîte parfaitement et permet des constructions plus complexes. Le même modèle que celui qui existe encore aujourd’hui !

En plus de ses briques, Lego propose un univers complet de jeu, avec des arbres, des voitures, des panneaux de signalisation, permettant enfin le décollage des ventes. Les premiers personnages arriveront quant à eux en 1974.

Puis, fidèle à la tradition, l’entreprise passera entre les mains de la génération suivante, avec l’arrivée à sa tête de Kjeld Kirk Kristiansen dans les années 1970. L’entreprise est restée familiale et ne s’est jamais introduite en bourse pour ne pas diluer son capital. L’autre constante est de savoir saisir les opportunités quand elles se présentent. En voyant l’attrait spontané des enfants pour visiter les usines, Lego en profite pour développer une nouvelle activité totalement imprévue : les parcs d’attractions Legoland.

La constance de l’entreprise à développer un univers du jeu autour de ses invariables briques que l’on se transmet de parent à enfant lui a permis de détrôner l’américain Mattel et ses célèbres Barbies comme numéro un mondial du jouet. Alors que les jeux vidéo et les réseaux sociaux ont le vent en poupe, Ole Kirk Krisitansen aura plus que réussi son pari de développer un jeu pacifiste, manuel et constructif pour les enfants du monde entier !

Pour aller plus loin : écoutez le podcast « Entrepreneur de légende ».

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