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Labels RSE : un tri sélectif s’impose !

Il n’est pas toujours aisé de savoir quel label conviendra le mieux. Sur la place publique, une véritable auberge espagnole qui regorge d’organismes plus ou moins adaptés aux besoins de son entreprise. Un décryptage s’impose.

 

En matière de RSE (Responsabilité sociétale des entreprises), la jungle des labels et son lot de spécificités ont de quoi dissuader les plus courageuses des entreprises. Pourtant, dans ce flot d’informations aisément identifiables, en un clic sur le Net, il est quelques retours d’expériences souvent précieux pour éviter d’essuyer les plâtres. Chez l’Arbre Vert, société spécialisée dans les produits d’entretien écologiques, on a choisi d’opter pour l’Écolabel européen, label de référence pour les produits écologiques créé par la Commission européenne. “En ce qui concerne la santé, nous avons la même démarche, à savoir se tourner vers des labels toujours indépendants : l’ARCAA (Association de recherche clinique en allergologie et asthmologie) pour les produits d’entretien et l’ECARF (Fondation européenne de recherche sur les allergies) pour notre activité Beauté”, précise Mathieu Jotrau, directeur recherche & développement chez l’Arbre Vert.

 

Établir un cahier des charges

De son côté, le bonnetier breton Armor Lux a décidé pour sa part de faire appel à un cabinet international indépendant, PricewaterhouseCoopers (PwC), pour s’assurer de la conformité de ses fournisseurs avec les droits fondamentaux du travail et les règlementations applicables en matière d’environnement et de santé des utilisateurs. “Nous avons également évalué notre politique RSE par des organismes de certification comme Afnor Certification et Ecovadis. Il n’est pas si difficile de ne pas se tromper. Mais ce qui convient à une entreprise ou une marque ne convient pas forcément à une autre. C’est une garantie supplémentaire à condition que l’entreprise dispose d’une vraie politique développement durable structurée et cohérente”, explique Grégoire Guyon, responsable RSE chez Armor Lux.

Si ces entreprises, pionnières en la matière, peuvent servir d’exemple, se faire aider n’est souvent pas du luxe. Bien au contraire ! “Les certifications sont encadrées par la règlementation, ce n’est pas le cas des labels, qui peuvent avoir des formats et des modalités beaucoup plus larges… pour le pire et le meilleur. Au-delà de la reconnaissance officielle par l’État ou des organismes accrédités par lui. Une reconnaissance systématique pour les certifications mais beaucoup plus rare pour les seul labels”, note Bruno Pireyn, directeur des opérations du label Lucie, référence RSE pour les entreprises. Il est donc impératif avant toute chose d’établir précisément son cahier des charges et un tableau de critères permettant la comparaison des différentes démarches. “Une simple recherche sur Internet permet parfois de voir que certaines certifications et certains labels suscitent de vives controverses qui font d’eux des labels à double tranchant. On peut citer l’exemple du label RSPO pour l’huile de palme dite responsable”, poursuit Bruno Pireyn. En effet, le manque de crédibilité du label RSPO rend l’action des industriels à l’origine de ce même label peu convaincante et certainement partiale aux yeux des consommateurs.

 

Clarifier sa position

L’entreprise désireuse de se lancer dans la quête du bon label devra également se soucier de la structure à l’origine de la certification ou du label. “Quel est le référentiel d’évaluation ? Par qui a-t-il été établi ? Quelles sont les modalités de contrôle et d’attribution du label ? Qui compose le jury ou le comité de labellisation ? Quelles sont les parties prenantes associées ?”, énumère Bruno Pireyn. Autant de questions qui doivent trouver une réponse précise. Dans cette véritable jungle des labels, certaines marques ont, par anticipation, clarifié leur position sur le sujet. “Dès le début, notre objectif a été d’apporter des garanties objectives et indépendantes aux consommateurs. À savoir le gage d’efficacité et le moindre impact sur l’environnement. Surtout pas de greenwashing ou de healthwashing chez L’Arbre Vert ! L’Écolabel était le seul label, à nos yeux, pouvant apporter cette double assurance”, explique Mathieu Jotrau.

Même constat chez Armor Lux qui met en avant une réflexion bien en amont. Avant d’opter pour des choix précis et être en mesure de séparer le bon grain de l’ivraie, l’entreprise bretonne a mûri sa réflexion sur l’intérêt d’une labellisation. “Nous évoluons dans un secteur, le textile, mondialisé, sensible sur le plan de l’éthique, de la santé et de l’environnement. Les consommateurs attendent des entreprises et des marques des garanties sociales et environnementales sur leurs filières d’approvisionnement et de leurs produits”, conclut Grégoire Guyon. Il est évident que l’entreprise de demain sera responsable. Une réflexion s’impose au sein des directions. Aussi faut-il avoir en tête les mots de Winston Churchill : “Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge.”

 

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