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L’absentéisme atteint un niveau record en France, notamment chez les managers

En 2022, 53 % des managers ont connu au moins un arrêt maladie. C’est ce que montre le nouveau baromètre annuel de Malakoff Humanis sur l’absentéisme. En voici les chiffres et les enseignements clés.

Un niveau record d’absentéisme ! Voilà ce que met en avant la 8e édition du baromètre de Malakoff Humanis, réalisé auprès de 3 500 salariés du secteur privé. Il en ressort que 53 % des managers ont été au moins une fois en arrêt maladie en 2022, comme la moitié de l’ensemble des participants à l’enquête. Depuis le lancement, en 2016, de cette étude annuelle  par le groupe spécialisé dans la protection sociale, jamais de telles proportions n’avaient été observées. En 7 ans, l’absentéisme a ainsi augmenté de 9 points.

Cette croissance est plus forte parmi deux catégories du panel. Les 18-34 ans ont connu une progression de l’absentéisme de 12 points par rapport à 2021, avec un taux de 58 % en 2022. Et les managers concernés sont 13 % de plus qu’en 2021. Suivent, par ailleurs, les femmes avec un taux d’absentéisme de 55 %, soit 7 points supplémentaires en un an, puis les 50 ans et plus, avec, respectivement 41% et une hausse de 7 points également.

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Le baromètre souligne que les managers sont concernés à double titre par l’absentéisme maladie. D’une part, « la moitié d’entre eux se dit stressée au travail (contre 38 % pour les non-managers). Un stress qui peut s’expliquer par une plus grande difficulté à gérer les priorités (pour 54 % des managers et 40 % des non-managers) ou un fort empiètement de la vie professionnelle sur la vie personnelle (55 % comparé à 27 % des non-managers). Ainsi, les managers sont également plus nombreux à consulter un psychologue ou un psychiatre (13 % contre 7 %). »

D’autre part, « les managers sont également en première ligne face à l’augmentation de l’absentéisme au sein de leurs équipes, tant en termes de réorganisation du travail que de prévention et d’accompagnement au retour à l’emploi. De plus, près d’un manager sur deux estime que le travail hybride et le télétravail ont rendu plus complexe leur rôle. Ils disent notamment avoir des difficultés à détecter et à gérer les situations de vulnérabilité de leurs collaborateurs ou à répartir leur charge de travail. »

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Tandis que la proportion de l’échantillon se disant en bonne santé baisse depuis la pandémie (68 % en 2022 mais 75 % en 2020), dans plus de 8 arrêts longs sur 10, les salariés ont ressenti des signes avant-coureurs durant les deux années précédant cette maladie : une fatigue excessive (47 %) ou une surcharge de travail (40 %).

À noter que la maladie ordinaire reste le premier motif des arrêts (28 % d’entre eux en 2022, conte 21 % l’année précédente). Viennent ensuite le Covid-19 (17 %), les troubles psychologiques (15 %) et les troubles musculosquelettiques (13 %).

Les troubles psychologiques constituent le premier motif des arrêts longs, c’est-à-dire de plus de 30 jours. Et les arrêts longs pour trouble psychologique ont plus que doublé depuis l’apparition de la pandémie, passant de 14 % en 2020 à 32 %. Tous motifs confondus, la durée moyenne des arrêts longs s’est étirée, en un an, de 97 jours à 111 jours en 2022.

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