Selon une étude, le coût de l’absentéisme serait de 108 milliards d’euros par an. Ces absences en recrudescence s’expliqueraient surtout par des conditions de travail dégradées, une mauvaise organisation, et des “défauts de management”.
Selon une étude de l’Institut Sapiens relayée par Le Parisien, l’absentéisme au travail coûterait 108 milliards d’euros par an, soit 4,7 % du PIB. Ce manque à gagner “pour les entreprises, l’État et, en bout de course, la croissance française”, ne serait selon le think tank libéral, “jamais comptabilisé, ni dans les comptes de résultat, ni dans les budgets”. Il s’établirait précisément chaque année à 4 059 euros par salarié (3 521 euros dans le privé, 6 223 euros dans le public).
Pour obtenir ces chiffres, l’Institut Sapiens a utilisé plusieurs recherches portant sur le taux d’absentéisme des salariés français (Ayming-AG2R La Mondiale, Sofaxis, DRH des grandes collectivités), et a additionné “les salaires versés aux absents, le temps passé par l’équipe pour corriger les dysfonctionnements liés aux absences, et l’achat de services externes non prévu”, afin d’obtenir une estimation.
Des « erreurs grossières de management »
Les auteurs de l’étude analysent aussi les causes d’un absentéisme en hausse dans les entreprises françaises. Selon eux, les salariés du public sont absents 18 jours par an, et ceux du public, 10 jours par an. Deux tiers des absences (outre des « causes inévitables » comme les congés maternités, les maladies ou les accidents du travail, et de “très rares” travailleurs oisifs) seraient ainsi liées à la vie privée, à des problèmes physiques, et à des raisons psychologiques. Elles s’expliqueraient « dans 99 % des cas » par des “conditions de travail dégradées”, une organisation “défaillante”, et “des défauts de management de proximité”, qui seraient notamment à l’origine de cas de burn-out.
Les “défauts de management” proviennent, selon l’Institut Sapiens, d’une “conception d’un autre âge de l’organisation et des rapports au travail”, d’une “perte croissance de sens des salariés” vis-à-vis de leurs missions, et d’un “manque de considération”. Selon le think tank, pour faire reculer cet absentéisme, il faudrait “améliorer la qualité de vie au travail, et éviter les erreurs grossières de management (comme imposer des règles sans les expliquer, fliquer les salariés, et ne jamais les féliciter)”.