Management

Laurent Geoffroy, DRH de KPMG : « Nous cherchons à exceller autrement »

La branche française du cabinet d’audit, conseil et expertise-comptable KPMG innove en matière de management et vie au travail, entre « semaine de quatre jours parentale », gouvernance participative, mécénat de compétences et place accordée aux jeunes. Le point avec son directeur des ressources humaines, Laurent Geoffroy, également membre du comité exécutif.

Pourquoi avoir mis en place, début octobre, la « semaine de quatre jours parentale » ?

La présence des parents pendant la première année de vie est primordiale pour le développement cognitif des enfants. Nous proposons donc au père ou à la mère, voire au couple si les deux travaillent chez KPMG France, de bénéficier d’un temps partiel à 80 % rémunéré à 100  %, pendant un maximum de six mois. C’est applicable jusqu’à un an après la naissance ou l’adoption. Cette semaine de quatre jours payés cinq s’inscrit dans notre volonté d’améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle de nos collaborateurs. A l’origine, il s’agit d’une attente de leur part remontée du terrain, relayée et portée par notre comité Next Gen auprès des instances dirigeantes.

En quoi consiste le Next Gen Committee ?

Lancé en 2021, cet organe de gouvernance innovant et participatif est composé de treize jeunes, dont sept femmes, âgés de 24 à 35 ans, travaillant partout en France et pour nos différents métiers. Ils sont sélectionnés sur leur capacité à s’engager et à challenger KPMG France. Tous les mois, des réunions sont organisées autour de thématiques et ils sont libres de présenter les propositions concrètes qu’ils veulent. Ils les défendent et argumentent ensuite lors de trois sessions annuelles avec le comité exécutif, dont chacun des treize membres parraine l’un des projets. Le rôle de Next Gen est d’interpeller le comex sur des sujets stratégiques, comme la croissance responsable, les enjeux autour de l’environnement, la diversité et le passage de KPMG France au statut de société à mission.

Qu’implique l’adoption de ce statut ?

Nous l’avons voté en mai dernier, avec cinq engagements : faire grandir tous nos talents ; encourager et accompagner clients et partenaires vers une performance durable ; s’engager de manière citoyenne pour le bien commun, l’éducation, l’inclusion et l’entrepreneuriat dans les territoires ; exercer une gouvernance collaborative et ouverte qui promeut l’éthique ; et, enfin, agir pour préserver la planète et ses ressources. Nous visons d’ailleurs la neutralité carbone d’ici à 2030. Dans nos bureaux, par exemple, nous mettons en place de premières actions en faveur de la sobriété énergétique. Nous favorisons aussi les mobilités douces : en début d’année, nous avons mis en place un forfait mobilité durable, enveloppe annuelle de 450 euros allouée aux personnes qui optent pour le vélo, les véhicules électriques ou les transports en commun.

Est-ce bénéfique en matière de marque employeur ?

Comme beaucoup d’entreprises, nous avons connu des tensions en termes d’attractivité et de fidélisation de nos talents. Dans le cadre de notre passage au statut de société à mission, nous avons donc revu notre promesse employeur, baptisée « L’Autre Contrat » : c’est notre manière de répondre aux attentes en matière de sens, d’équilibre de vie, d’impact positif sur l’économie et la société. Nous cherchons à « exceller autrement », en mettant l’innovation au service de la performance financière et responsable, et à « grandir ensemble », en créant un environnement propice à l’épanouissement de nos équipes, pour trouver sa place, monter en compétence et nourrir ses envies. D’où les multiples possibilités de formations ou de mobilités géographiques et fonctionnelles. L’Autre Contrat signifie, par ailleurs, plus de responsabilisation, d’engagement et d’autonomie pour nos collaborateurs, dont nous voulons diversifier les profils.

A ce propos, quels sont vos objectifs d’embauches ?

Entre fin 2022 et fin 2023, en renfort de nos 10 000 collaborateurs dans 200 bureaux en France, nous voulons recruter 2 700 talents, dont 1 200 jeunes diplômés y compris des bac+2 ou 3. Et ce pour nos quatre métiers : audit, conseil, expertise comptable, droit et fiscalité. Dont des experts en matière de questions environnementales, sociales et de gouvernance : nous souhaitons constituer une communauté de 500 professionnels d’ici à 2025 via un plan de recrutement soutenu.

Comment mettre ces différentes compétences au service de votre fondation d’entreprise créée en 2007 ?

Plus de mille salariés sont des « volontaires KPMG » qui s’engagent toute l’année, notamment, lors de la journée citoyenne et solidaire « Make a Difference Day ». Nous avons aussi renforcé notre mécénat de compétences en 2021, passant à six jours par an effectués sur le temps de travail. Ainsi, des collaborateurs de KPMG se sont engagés auprès de Café Joyeux : ils ont accompagné les créateurs dans la définition de leur modèle de restaurants tenus par des personnes en situation de handicap. Autre exemple, certains participent, pendant les fêtes de fin d’année, au tri des denrées alimentaires et à la préparation de repas avec les Restos du Cœur.

A lire aussi : Semaine de 4 jours, « les salariés sont plus efficaces et moins fatigués »

Crédit photo : Nathalie Oundjian

Cet entretien est extrait du n°140 du magazine Courrier Cadres qui est disponible à l’achat à l’unité : www.courriercadres.com/boutique

Ajouter un commentaire

Votre adresse IP ne sera pas collectée Vous pouvez renseigner votre prénom ou votre pseudo si vous êtes un humain. (Votre commentaire sera soumis à une modération)