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Le comité RSE, un atout à ne pas négliger

Un comité RSE : pourquoi ? Comment ? Quels que soient la taille et le secteur d’activité de l’entreprise, le comité RSE est une organisation interne non obligatoire. Mais précieuse ! Il pilote en effet l’ensemble de la démarche à impact positif, lui fournit un cadre clair. Et se doit, à ce titre, d’être valorisé.

Fleurance Nature est une PME française originaire du Gers. Elle fête en 2022 ses 50 ans : un demi-siècle à évoluer sur le segment de la cosmétique, bio et naturelle. Son comité RSE n’a lui que deux ans… Mais sa feuille de route est longue ! « De nombreuses actions sont antérieures à la création de ce comité (j’ai racheté l’entreprise en 2016, la plupart des initiatives étaient déjà développées). Ce dernier a été décidé pour structurer, justement, la démarche RSE », confirme Philippe Rombi, le directeur général de la marque. Et au dirigeant d’énumérer toutes les actions en question : entreprise adhérente au Global Compact et à la Charte E-commerce pour la réduction des emballages, développement de trois filières équitables (argan au Maroc, karité au Burkina Faso et harpagophytum en Namibie), soutien à l’association Le Jardin de Cocagne (qui œuvre en faveur de la réinsertion des personnes en difficulté) et à l’ONG 1001 Fontaines (qui installe des purificateurs d’eau au Cambodge et à Madagascar). Fleurance Nature est également partenaire de l’association Un toit pour les abeilles qui permet de lutter contre la disparition des abeilles. Une to do list bien remplie, donc, que gère ce comité RSE. Philippe Rombi poursuit :

« Le comité RSE veille aussi à impliquer les collaborateurs, il donne la marche à suivre. Il réalise régulièrement des comptes-rendus, ce qui nous permet de voir comment il faut modifier la démarche globale. Nous devons, par exemple, travailler encore davantage sur la réduction des déchets et des supports papier. Quand on réalise 60 % de son chiffre d’affaires dans la vente à distance, c’est un vrai sujet. »

Les préconisations du comité RSE apporte, à la direction de Fleurance, une marche de progression. Car c’est bien là son rôle premier : veiller à une cohérence réelle et profonde entre les valeurs affichées par l’entreprise et celles qu’elle pratique dans ses rapports avec ses salariés, ses clients, son environnement.

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Une émanation du conseil d’administration

A savoir, la composition d’un comité RSE peut prendre différentes formes, selon la taille de l’entreprise. « Les PME sont assez libres concernant la création d’un comité RSE, constitué alors de talents internes qu’il est possible de mobiliser sur la question. Même si aller chercher des regards externes et experts est toujours utile et intéressant », précise Hugo Mickeler, juriste développement durable chez Novethic.

Pour les entreprises plus grandes, le comité RSE prend davantage la forme d’un comité technique qui s’appuie sur un réseau d’ambassadeurs du développement durable représentatif des différents métiers de l’entreprise. « Le comité RSE devient une émanation du conseil d’administration : c’est donc à lui de bien définir les missions du comité RSE. Ce dernier, pour les entreprises du CA 40 se couplera avec d’autres rôles : comité RSE et ressources humaines ou comité risque et RSE, ou comité RSE et compliance. Cela dépend des prérogatives que le conseil d’administration a voulu lui donner. Cela touche même (et c’est plutôt conseillé) la stratégie globale de l’entreprise », ajoute l’expert.

Afin de piloter, d’animer et d’accompagner la démarche RSE au quotidien, un référent RSE peut également être nommé en interne. Il peut s’agir de créer un poste entièrement dédié à la RSE, ou bien de confier cette mission à un collaborateur de l’entreprise.

Un conseiller à suivre

Le comité RSE a pour rôle, donc, de proposer de nouvelles impulsions stratégiques (innovation produit, économie circulaire, etc.), mais aussi des traductions concrètes de la stratégie RSE (tri des déchets, achats de produits biodégradables et équitables, co­voiturage, achats de vélos, réduction des consommations d’énergie, etc.). Fleurance, par exemple, a réussi à réduire de 27 % ses catalogues papier depuis l’année dernière. Et son centre logistique tend à être zéro déchet.

Dans tous les cas, le comité RSE a un rôle de conseil. Il ne peut pas prendre de décisions. Mais sa présence est loin d’être insignifiante ! Au contraire, pour Hugo Mickeler, il faut le valoriser :

« A travers ce comité RSE, il faut montrer que la RSE fait partie de l’entreprise, cette dernière étant consciente de l’importance de cette démarche. Il faut communiquer dessus. »

D’autant plus que les missions de chaque comité vont s’accroitre à l’avenir, autour de l’information extra-financière, donnée que l’entreprise devra transmettre au même titre que le bilan comptable. C’est ce que prévoit depuis 2017, la directive européenne NFRD (Non Financial Reporting Directive) en introduisant l’obligation du reporting extra-financier pour les entreprises ayant leur siège dans l’un des pays de l’Union européenne. « Les entreprises devront être très vigilantes également sur les données ESG, prévient Hugo Mickeler. Cela deviendra leur mission centrale dans les années à venir. Sans oublier le bilan carbone, y compris pour les PME qui, au-delà de l’engagement et de la stratégie RSE, doivent se saisir des enjeux du climat, ne serait-ce que pour répondre aux contraintes des grandes entreprises donneuses d’ordre. » En effet, le comité doit se tenir informé des évolutions de la société, au niveau mondial, et anticiper les risques, les évolutions de l’opinion publique. Pédagogue, il doit aussi inspirer. Pour l’y aider, des ressources se développent de plus en plus, à l’instar de l’Agenda KPMG des comités RSE. Un outil précieux pour connaitre les tendances et impulser la bonne marche à suivre à toute son entreprise.

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