Management

Le déjeuner des salariés, nouvelle préoccupation des entreprises

Selon une étude menée conjointement par le groupe Apicil et le centre de recherche de l’Institut Paul Bocuse, le déjeuner et plus globalement l’alimentation des salariés devient une brique importante du bien-être au travail.

Qui n’a jamais eu le sentiment de manquer de temps pour déjeuner au travail ? Un état de fait partagé par de nombreux salariés selon les résultats de l’étude « Déjeuner au travail, une question de temps. »
Parmi les principaux enseignements de l’étude, on apprend notamment qu’en France, le temps du déjeuner au travail reste incontournable autour de deux notions importantes : le repas et la pause. Selon les personnes interrogées, le déjeuner est également pluriel dans le sens où temps personnel et temps professionnel se téléscopent. « Cela est d’autant plus vrai en contexte de télétravail, où le moment du déjeuner se déroule dans le cadre privé du domicile », analysent les auteurs de l’étude.

Contraintes temporelles

Dans la majorité des cas, les salariés interrogés assurent faire face à des contraintes de temps à l’heure du déjeuner. Il est perçu comme une zone tampon dans la journée de travail qui lui sert à rattraper ou à gagner du temps. Ils sont également nombreux à ressentir une pression temporelle avec l’impression subjective de manquer de temps et de se sentir pressé.
L’étude fait état d’une pression temporelle davantage ressentie chez les femmes que chez les hommes. « Elles utilisent davantage leur pause déjeuner pour remplir différentes obligations personnelles ou pour récupérer du temps de travail en vue de sortir plus tôt le soir et s’occuper des enfants. » On apprend également que les contraintes et pressions temporelles affectent les processus de prise de décision en donnant plus d’importance à l’affect, incitant des choix aliments moins « nutritionnellement corrects ». Aussi, le lieu du déjeuner est un symbole qui relève aussi du sentiment d’appartenance et de l’identité professionnelle que les collaborateurs souhaitent endosser.

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Une condition de travail à part entière

« Cette thèse démontre l’impact des contraintes temporelles sur les modalités déjeunatoires. Alors qu’une majorité de salariés font face, la plupart du temps ponctuellement mais parfois régulièrement, à une pression temporelle sur leur lieu de travail, il apparaît essentiel que l’entreprise se saisisse de ces problématiques pour optimiser l’expérience du déjeuner au travail, estime Nathalie Gateau, directrice des engagements sociaux et sociétaux au groupe Apicil. La soudaineté et l’ampleur de la crise ont d’abord relégué le déjeuner aux préoccupations annexes. Mais l’essor du télétravail, la fermeture soudaine des restaurants, la cohabitation entre tous les membres du foyer et la cristallisation dans le temps de la situation sont autant d’éléments qui doivent amener les différents acteurs du monde de l’entreprise à prendre conscience que le déjeuner est une condition de travail à part entière. »

 

 

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