Léa, gagnante de Koh-Lanta 2024 : « Ma casquette de RH m’a aidée à gérer mes émotions »

Alors que la finale de Koh-Lanta 2024 aux Philippines a été diffusée sur TF1, il y a un mois à peine, la gagnante Léa revient pour Courrier Cadres sur cette expérience hors normes. Si elle ne pensait pas rester dans la compétition jusqu’à l’épreuve finale – perturbée par le typhon Mawar -, la quarantenaire est allée arracher la victoire à ses adversaires, tout en les respectant. De retour au travail en tant que responsable RH, elle nous explique la place que l’intelligence émotionnelle a joué tout au long de cette aventure.

Courrier Cadres – Dans quel état d’esprit êtes-vous arrivée dans cette émission ?

Léa – Au départ, j’avais peur que le jeu biaise les comportements des uns et des autres, surtout avec ce degré de compétition. Finalement, j’ai été agréablement surprise de la manière dont nous avons réussi à avancer ensemble, dans le respect et l’authenticité. Très souvent, dans des situations difficiles, l’humain prend le dessus sur le reste. Ma casquette de RH m’a donc aidée à gérer mes émotions, même si elles étaient plus intenses que d’habitude, ainsi que celles des autres. Même dans une aventure comme celle-ci, nous ne devons pas jouer avec les émotions des autres. Au contraire, nous devons les partager ! Nous ne vivons rien d’intéressant tout seul. La partie collective de l’aventure est vraiment celle que j’ai préférée.

CC – Comment avez-vous appréhendé le travail en équipe justement ?

Léa – J’ai réalisé l’importance fondamentale de la communication. Si nous ne communiquons pas bien avec les autres, certaines situations difficiles peuvent devenir critiques. Il est aussi important de ne pas faire de fausses promesses, car si nous n’arrivons pas à les tenir, cela entraîne de la déception et de la frustration chez les autres. Comme dans mon métier de RH, j’ai réussi à détecter les talents de certains de mes coéquipiers comme Pauline. Elle ne se faisait pas confiance, mais je l’ai aidée à évoluer dans le jeu. Je fonctionne exactement pareil en entreprise. Spontanément, je vais vers les personnes qui se mettent de côté, alors qu’elles ont beaucoup de potentiel. Je les encourage, par exemple, à entreprendre une formation, à postuler sur un poste où leurs qualités humaines et professionnelles seront valorisées.

CC – Qu’est-ce qui vous a conduite ensuite, selon vous, à la victoire ?

Léa – Avant de penser à la victoire, j’ai d’abord posé un pied sur l’île pour découvrir mon nouvel environnement. Dès mon arrivée, et sans vraiment m’en rendre compte, j’ai dressé un état des lieux de la situation. Comme lorsque je réalise un rapport d’étonnement en tant que RH. J’ai donc analysé ce qui fonctionnait, ce qui ne fonctionnait pas, les forces et les faiblesses des mes coéquipiers; ainsi que celles de mes adversaires. J’ai rapidement pris conscience de la difficulté des épreuves qui m’attendaient. L’idée était de les remporter étape après étape, tout en ayant la conviction que je pouvais arriver jusqu’à la dernière épreuve. J’aurais peut-être dû être plus stratège, mais dans ce genre d’aventure, nous pensons d’abord à survivre. Pour résumer, je dirai que c’est mon sens de l’observation, ma capacité à écouter les autres, à prendre sur moi, et à réfléchir qui m’ont permis de gagner cette aventure. Je pense que l’intelligence émotionnelle, très présente dans mon métier, a largement participé à cette victoire.

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CC – Comment avez-vous réussi à vous remettre au travail après une telle expérience ?

La transition s’est faite en douceur. Cela a été plus facile que ce que j’imaginais. J’étais remplie d’énergie, avec de nombreux souvenirs en tête. Je me sentais capable de tout. J’ai toujours aimé l’aventure. Aujourd’hui, je l’aime encore plus ! Cette expérience a conforté ma vision de la vie, de l’humain. Je ne veux pas me contenter d’une vie ordinaire. Elle m’a aussi confortée dans mes valeurs, j’ai gagné sans écraser les autres. Quand j’ai atteint cet objectif, après de nombreux efforts, j’ai eu un sentiment d’accomplissement, l’impression de repartir avec mon diplôme d’aventurière. Avec le recul, cette expérience m’a permis d’exprimer des qualités dont je disposais, mais qui ne s’étaient jamais révélées avec autant de force, comme la détermination, la capacité à se dépasser, ou le leadership naturel.