En 2018, l’ESS a proposé 16 800 postes de cadres, selon une étude de l’Apec. Mais les contrats sont davantage précaires, avec des salaires inférieurs à la moyenne. Pour attirer, le secteur met en avant ses “valeurs humaines”.
L’économie sociale et solidaire (ESS) représentait 16 800 offres d’emploi cadre en 2018 en France métropolitaine, essentiellement dans le secteur associatif, selon une étude de l’Apec (Association pour l’emploi des cadres) et du Conseil national des chambres régionales de l’économie sociale et solidaire (CNCRESS).
Un volume conséquent d’offres d’emploi
Selon cette analyse, les offres d’emploi issues des entreprises de l’ESS représentent 3,3 % des offres d’emploi cadre publiées par l’Apec, “soit quasiment autant que dans la distribution généraliste, le secteur des activités comptables et juridiques, ou encore celui de la mécanique-métallurgie”. L’économie sociale et solidaire constitue ainsi une niche, qui recrute surtout dans le secteur associatif, avec 66 % des offres d’emploi émises de ce secteur émanant d’associations, contre 14 % pour les coopératives, 14 % pour les mutuelles, et 6 % pour les fondations.
L’ESS présente des débouchés mieux répartis sur le territoire que les autres secteurs qui recrutent (informatique, ingénierie R&D, mécanique et métallurgie), avec un “fort maillage territorial” allant de l’Île-de-France à l’Auvergne-Rhône-Alpes (qui représentent à elles seules 48 % des offres), en passant par la Bretagne (4,7 %) et les Hauts de France (4,4 %).
L’Apec constate en outre une “homogénéité” des postes recherchés. Les associations sont en recherche de spécialistes du secteur sanitaire et social (encadrement, direction d’établissements de santé), mais aussi de “managers de pôles administratifs et financiers”, tandis que les coopératives recherchent surtout des commerciaux, “qu’ils soient spécialistes de la relation client, de la représentation commerciale et de la promotion des ventes, ou encore de l’ingénierie d’affaires”.
Des conditions d’emploi moins favorables qu’ailleurs
Mais les conditions d’emploi de l’ESS sont aussi “moins favorables qu’ailleurs, notamment quant au taux de CDI“, note l’Apec. Ainsi, l’économie sociale et solidaire a-t-elle un taux de CDD trois fois plus élevé que dans les entreprises classiques. “Le recours plus massif aux CDD dans les entreprises de l’ESS peut traduire une incertitude quant à la pérennité de leurs financements”, indique l’étude. Les salaires sont également moins bons ; en moyenne 46 000 euros bruts par an contre 50 000 euros pour l’ensemble des cadres.
Une grande importance donnée aux valeurs
Mais les structures de l’ESS tentent de se démarquer des autres entreprises (qui ont de plus en plus tendance à se positionner sur des enjeux sociaux et des valeurs humaines en raison de nouvelles attentes des salariés) en revendiquant « des valeurs fortes, telles que la lutte contre les inégalités, l’utilité sociale, la solidarité et le soutien aux personnes en situation de vulnérabilité ». Un levier d’attractivité certain, ajoute l’Apec, qui précise que “nombreuses sont les organisations de l’ESS à valoriser leur vocation sociale pour cibler des candidats et des candidates se reconnaissant dans ces valeurs”.