Rémunération à la hausse et reprise des recrutements : le marché de l’emploi cadre reprend quelques couleurs, notamment en France, selon la dernière étude sur les rémunérations du cabinet de recrutement Robert Walters.
Le marché de l’emploi cadre a montré des signes d’amélioration en France en 2015. C’est en tout cas ce que dévoile l’étude annuelle sur les rémunérations des cadres publiée par Robert Walters en ce début 2016. L’année dernière, les recrutements ont connu une hausse de 4 %. Certains secteurs ont d’ailleurs affiché une évolution importante de leur volume d’offres d’emploi publiées. “Comme les secteurs de l’assurance (+ 58 %), qui subit un effet pyramides des âges et est en demande forte de cadres, la fiscalité (+15 %) qui évolue généralement de manière assez lente en matière d’emplois, ou encore les ressources humaines (+12 %) pour lesquelles nous avons souvent des demandes en gestion de talent ou en recrutement en interne”, détaille Antoine Morgaut, CEO Europe et Amérique Latine chez Robert Walters.
Salaires : hausse de 2,5 %
Cette augmentation des offres d’emploi a forcément eu un impact dans l’Hexagone où certains profils sont désormais plus demandés, tous secteurs confondus : les experts techniques en risk et en compliance dans le secteur bancaire, les spécialistes de la R&D, de la qualité et des affaires réglementaires dans le domaine de la santé ou encore les experts en data science en informatique. “Autre exemple, dans les ressources humaines, où nous avons une forte demande en recrutement de responsable diversité, chargés notamment de traiter les contentieux liés aux discriminations lors des recrutements, et des personnes en charge de la marque employeur”, souligne Antoine Morgaut. Des postes sur lesquels les candidats pourront prétendre à une hausse de leur rémunération fixe de 10 % à 15 %, indique Robert Walters. Mais l’augmentation salariale se fait aussi pour les cadres en poste dans leur entreprise. En 2015, les salaires ont affiché une progression de 2,5 % en France. “Ce n’est pas si mal puisqu’il y a deux ans on était à 0 % et l’année dernière l’évolution affichée était de seulement 1 %”, convient Antoine Morgaut.
Des temps de recrutement encore trop longs
Par ailleurs, selon les chiffres de Robert Walters, les cadres ne seraient pas farouches au changement de sociétés, bien au contraire. Ils seraient 70 % à estimer que la durée idéale pour rester au même poste se situe entre 3 à 5 ans. “Les chiffres de l’Apec montrent que deux tiers des cadres sont prêts à changer d’entreprise”, ajoute Antoine Morgaut. Un désir de mobilité qui s’explique avant tout par un manque de reconnaissance et de communication de leur employeur actuel. “Mais aussi de la qualité de la mission qu’ils ont en charge. Dès qu’un cadre s’embête dans ses prérogatives, ou qu’il n’apprend plus rien, il souhaite changer d’entreprise”, indique Antoine Morgaut.
En revanche, les cadres restent nombreux à critiquer la longueur des recrutements. Selon un livre blanc sur l’optimisation du recrutement publié par Robert Walters, ils seraient 78 % à décliner une offre après une mauvaise expérience. Et ils sont 57 % des candidats à décliner un poste à cause d’un processus trop long. “C’est très mauvais pour l’image de la marque puisque forcément,le candidat parle de son expérience autour de lui. Surtout, un candidat perdu l’est à vie pour l’entreprise”, conclut Antoine Morgaut.