VivaTech, le salon dédié aux nouvelles technologies et à l’innovation accueille les visiteurs de sa 6e édition du 15 au 18 juin 2022. Le ‘future of work’ y est largement abordé, reprenant les problématiques actuelles des RH : fidéliser les collaborateurs, soigner le bien-être au travail et répondre aux difficultés de recrutement.
Si Las Vegas a son CES, Paris a son VivaTech. Comme chaque année, la grand-messe de l’innovation accueille des milliers de visiteurs porte de Versailles. Et cette année, le future of work fait partie des tendances fortes. Le monde du travail change, la guerre des talents bat son plein, les collaborateurs sont en quête de sens : VivaTech se doit d’aborder ces problématiques. Ou comment l’innovation s’invite dans les RH. Quitte à en mettre plein la vue. « Nous voulons exploser la réunion : la preuve, nous avons suspendu des chaises et des tables au plafond », affirme non sans fierté l’équipe de Klaxoon, l’entreprise d’outils collaboratifs.
Sur VivaTech, elle est venue présenter la nouvelle version de sa « Workshop platform ». Et pour la première fois en France, elle l’intègre sur « Stage one », un espace de travail qui mesure en temps réel l’efficacité des réunions. Il peut être adapté selon les besoins de l’équipe pour n’utiliser qu’un, deux ou trois écrans. Des bras articulés modulables embarquent des écrans tactiles qui peuvent pivoter, monter, descendre… Des panneaux invitent à l’écriture et permettent aux équipes d’y dessiner ou d’y accrocher divers documents. Sur le sol, un système lumineux permet de visualiser, sur cinq axes, la performance de la réunion : le temps écoulé, le niveau d’engagement, les résultats et contenus produits, la capacité à travailler de façon asynchrone et hybride. « Le but est de respecter ces cinq indicateurs et de créer un espace où chacun peut s’exprimer pour favoriser la collaboration de tous. Sans engagement, les réunions perdent en efficacité », explique-t-on chez Klaxoon. Et telle est l’ambition de Klaxoon qui, d’une certaine manière, rend le travail plus inclusif.
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La nécessité de se réinventer
De l’ambition, on n’en manque pas non plus chez Manpower Group qui adopte pour mantra « working to change the world » (travailler pour changer le monde). « C’est un titre ambitieux, conviennent les équipes sur le stand. Mais il reflète la réalité terrain. Il y a un basculement du monde du travail, qui détermine un certain nombre de grands piliers autour des nouvelles aspirations des salariés. » Il y est question donc de télétravail, de fidélisation des collaborateurs, de mise en avant des talents… Par exemple, pour affiner ses compétences voire son plan de carrière, des casques de réalité virtuelle permettent de s’immerger dans un univers parallèle pour répondre à une série de questions sur ses envies. Principalement dédiée aux jeunes talents (mais tout amateur de VR sera séduit), la solution pose des interrogations simples telles que : « est-ce que je veux manager une équipe ? », « est ce que je veux travailler dans le médical ? » « ou dans le sport ? », etc. « Le challenge est d’attirer les talents. Un simple questionnaire en ligne ne permet pas d’être attractif. Il s’agit donc d’adapter la modalité d’évaluation des compétences au mode de vie des candidats », explique l’équipe d’Evaveo, partenaire de Manpower Group à l’origine de ce prototype présenté sur VivaTech.
La start-up a aussi planché sur Noos, un serious game pour tester ses soft-skills. Basé sur un scénario pédagogique ludique, il permet d’incarner un personnage et de gérer une problématique en 10 minutes. Disponible sous forme d’abonnement, il fait partie de ses outils dédiés à la valorisation des savoir-être pour mieux fidéliser les collaborateurs.
Dans cette même optique, Manpower Group a également présenté RightCoach, une solution de coaching 100% digitale à distance. Une certaine Michelle Obama fait d’ailleurs partie des coachs proposés… « Les RH sont plus que jamais au cœur des enjeux des entreprises : cela avait démarré avant la crise, mais a accéléré ensuite. Et cela nous oblige à nous réinventer », souligne encore Manpower Group, qui mentionne aussi la nécessité d’une « équité dans le travail », tout le monde n’ayant pas accès au télétravail. C’est pour cela que parmi les start-up présentes sur le stand de Manpower Group, se trouve 1 km à pied. La jeune pousse calcule les trajets domiciles-travail pour les optimiser. Le gain ? Une meilleure qualité de vie grâce à des temps de trajets raccourcis et des économies de carburant. Ce dernier élément devient crucial dans un contexte d’inflation galopante. Et c’est d’ailleurs en ce sens qu’Edenred, spécialiste des solutions de paiement, valorise tout son panel d’outils en faveur du pouvoir d’achat du salarié.
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La mobilité douce, pour tous
Sur VivaTech, sur le stand d’Edenred, chacun est invité à s’immerger dans un monde virtuel pour tester les outils du groupe (carte essence ou énergie, carte titre restaurant, etc.). Cela va même jusqu’à tester le paiement en NFT, une possibilité qu’offre déjà Edenred au Mexique. Si les tokens ne contribueront pas tout de suite à renflouer le porte-monnaie des Français, le groupe milite, en parallèle, en faveur d’une augmentation du plafond du titre restaurant et du développement de son titre mobilité, en accord avec la loi Lom. Soit deux leviers d’attraction et de rétention des talents. Edenred a d’ailleurs annoncé, lors de VivaTech, l’intégration des voitures électriques en autopartage Zity de Renault dans son réseau de partenaires pour rendre la mobilité douce accessible à tous. De quoi s’aligner avec les préoccupations ESG (environnement, social et gouvernance) de plus en plus exprimées. « L’ESG est vraiment la nouvelle disruption, confirme-t-on chez KPMG qui a composé un large stand avec une vingtaine de start-up soutenues, la plupart évoluant sur ce créneau de l’ESG. La technologie est toujours présente, mais elle est devenue un moyen et non plus une innovation en soi. Maintenant, on se pose davantage la question des usages : la technologie, pour quoi faire ? Pour quel projet d’entreprise ? » Une tendance forte qui va de pair avec un impératif renforcé depuis la crise sanitaire : remettre de l’humain au centre de tout.