Management

L’engagement : un indicateur de haute performance

Pour la bonne marche d’une entreprise, l’engagement des salariés est primordial. Mais il n’en va pas de soi ! C’est au dirigeant lui-même de créer les conditions d’implication de ses collaborateurs grâce à la transversalité et la collaboration. Par Paule Boffa-Comby, présidente et fondatrice des Rendez-vous Dirigeants ReThink & Lead, auteure de La confiance, un nouveau Leadership ?.

 

Au cœur d’un monde complexe et incertain, capté en temps réel par des clients et collaborateurs connectés 24/7, agilité, réactivité et innovation sont devenus les maîtres mots de nos grandes organisations. Loin de n’être que des paroles, ces nouveaux pré-requis de réussite appellent un profond changement d’état d’esprit : (re)placer le collectif au cœur des modus vivendi des équipes et de l’organisation pour plus de transversalité, de collaboration et donc, in fine, de performance. Pour faire une vraie différence sur un marché très concurrentiel et volatile, une entreprise – et ses dirigeants – doit, en effet, savoir mobiliser en temps réel toute l’intelligence collective de ses équipes et mettre chacun en capacité de délivrer le meilleur de lui-même en connexion avec les autres équipes. L’engagement devient ainsi un avantage compétitif avéré. À charge pour les dirigeants et managers de savoir le développer et l’entretenir.

 

S’engager parce que cela fait sens pour soi

Libérer les énergies de son organisation, c’est ainsi permettre à chacun de s’y engager en confiance et en conscience de ce qu’il apporte à l’entreprise et de ce que l’entreprise lui apporte. Un pari gagnant-gagnant, qu’il est important de clarifier, de concrétiser et de rappeler régulièrement, tant il est à même de redonner sens au travail en permettant à chacun de le vivre comme un facteur d’épanouissement et une source de progrès individuel et collectif.
Ainsi, comme le rappelle Peter Drucker dans sa parabole du tailleur de pierre, lorsqu’une personne est consciente de la pierre qu’elle amène à l’édifice global de l’organisation, elle cherche spontanément à donner le meilleur d’elle-même. Elle œuvre, simplement, à son échelle, pour que les objectifs soient atteints sans se comparer ni tenter de minimiser – voire anéantir – le travail des autres. Travailler, s’investir, devient alors un plaisir plus qu’une nécessité. Et l’engagement et la motivation dépassent la logique contractuelle des droits et devoirs (faire son travail) associés aux bénéfices retirés (rémunérations, statut). Un état d’esprit de collaboration active à même de créer de la valeur dans un monde changeant, en accélération prononcée.

 

S’engager pour gagner plus, ensemble

Pour se mobiliser, rester motivé et avoir envie de contribuer au-delà même de sa mission officielle, l’individu doit non seulement comprendre la place qu’il occupe dans l’ensemble “entreprise”, c’est-à-dire la mission et les objectifs qu’il sert, mais aussi “y trouver son compte”, réaliser ses ambitions. Relever cet enjeu de taille implique pour les organisations de faire évoluer leurs modèles d’évaluation et de rémunération afin de servir cet équilibre subtil entre l’ambition individuelle et celle qui est collective. L’esprit d’équipe tout autant que la satisfaction personnelle en dépendent.

 

“Si je gagne, tu perds”

Loin d’être une évidence dans notre monde occidental, qui a eu tendance à cultiver l’individualisme en récompensant fortement – et souvent plus que nécessaire – les performances individuelles, cette dynamique collective est une force inestimable pour les organisations qui savent la cultiver. L’établir et la développer demande aux managers de savoir faire en sorte que chacune des parties prenantes de l’entreprise comprenne à tout moment qu’elle a plus à gagner à jouer collectif qu’à perpétuer les logiques de compétition et de comparaison, qui limitent si souvent les performances des organisations. Ce qui signifie que les différents acteurs ne pensent plus en termes de “si je gagne, tu perds” mais en terme de “si nous allions nos forces et nos visions des choses, nous pouvons gagner plus, ensemble”. Un changement de perspective radical, qui ouvre de nouveaux possibles, tant à l’individu lui-même qu’à l’organisation dans son ensemble. Être en lien ne signifie alors ni “se perdre” ni renoncer à ses forces, mais au contraire être capable de se situer par rapport à l’autre, aux autres, pour pouvoir entrer en relation avec lui, avec eux et être en mesure de co-construire une autre réalité, plus pertinente, dont chacun des contributeurs pourra être fier.

L’engagement : un gagnant-gagnant levier de haute performance !

Ajouter un commentaire

Votre adresse IP ne sera pas collectée Vous pouvez renseigner votre prénom ou votre pseudo si vous êtes un humain. (Votre commentaire sera soumis à une modération)