Les transformations structurelles du marché du travail, accélérées par la crise sanitaire, impactent durablement la vie professionnelle des actifs et des cadres. Une dynamique analysée par l’observatoire des trajectoires professionnelles 2022, édité par The Adecco Group en partenariat avec le groupe IGS.
Pour sa 5e édition, l’observatoire des trajectoires professionnelles, publié par la fondation The Adecco Group en partenariat avec le groupe IGS et LHH, se concentre sur les évolutions et transformations globales du marché du travail à la suite de la pandémie. A commencer par les transitions numériques et écologiques et leur influence sur la vie en entreprise.
Selon les résultats de l’étude, qui a interrogé un panel de 1 000 personnes et cadres d’entreprises, 1 actif sur 3 a connu une transition professionnelle au cours des 12 derniers mois. Soit 35,8 % de la population active et 9 millions de travailleurs, contre 32,2 % en 2018. De la même façon, 65 % des travailleurs estiment que la crise sanitaire impacte leur travail aujourd’hui et 40 % ont le sentiment que leur situation s’est partiellement dégradée.
S’agissant des conséquences structurelles sur l’organisation du travail, l’observatoire affiche une réalité nuancée. Sur le télétravail par exemple, 60 % des interrogés déclarent ne jamais le pratiquer. Et ceux qui le pratiquent sont avant tout des cadres (64 % d’entre eux télétravaillent) et des cadres urbains (78 %). De fait, l’hybridation du travail à l’œuvre concerne principalement les cadres, et plus particulièrement ceux de la région parisienne.
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Des effets inégaux
Si un tiers des actifs rencontre des transformations professionnelles, un autre tiers estime que la crise n’a finalement pas bouleversé sa situation de travail. Et forme ce que l’observatoire des trajectoires professionnelles nomme « un îlot de stabilité« . Dans le détail, seuls 24 % des actifs estiment que leur activité va être directement impactée par les évolutions technologiques et 17 % par les effets de la transition écologique. Au contraire, parmi celles et ceux dont la situation de travail a empiré, 40 % envisagent de quitter leur poste et 35 % de changer de profession. Tandis que 54 % subissent un épuisement professionnel, preuve de l’impact potentiellement négatif des transformations actuelles. Des données que l’étude souligne pour affirmer que les impacts de la crise constituent un réservoir important de transitions professionnelles dans les années à venir.
Dans ce contexte, l’accompagnement des collaborateurs apparaît crucial. Toutefois, 40 % des salariés déclarent ne pas savoir vers qui se tourner dans leur structure pour trouver de l’aide ou des conseils afin d’orienter leur carrière ou s’adapter aux transitions. De plus, 85 % ne savent pas précisément ce qu’est le Conseil en évolution professionnelle (CEP), un dispositif gratuit et personnalisé proposé à toute personne souhaitant faire le point sur sa situation professionnelle. Face aux incertitudes actuelles, 60 % des Français assurent ne pas avoir de vision claire de leur avenir professionnel à 3-5 ans.