Deux grandes entreprises sur dix mettent plus de 16 semaines pour faire aboutir le dernier recrutement d’un cadre, d’après l’étude* de l’Apec publiée ce mardi 28 mai 2024. Un délai au-dessus de la moyenne des autres entreprises qui se situent entre 9 et 12 semaines. Mais dans les deux cas, que ce soit 9 ou 16 semaines, ces délais d’embauche sont jugés trop longs et fastidieux par les potentielles recrues !
Plus d’efficacité
Afin de gagner en efficacité, ces dernières appellent à la mise en œuvre d’entretiens de recrutement plus courts : la durée de l’échange doit être, selon eux, adaptée à l’importance du poste visé. Un entretien de pré-recrutement idéal ne doit pas durer plus d’une heure. Mais aussi, l’instauration de délais de réponse à leur candidature plus resserrés. 52 % d’entre eux attendent, en effet, un retour sous moins de 3 semaines.
L’étude révèle également qu’ils souhaiteraient n’avoir à se déplacer qu’une seule fois dans l’entreprise (pour l’entretien avec le futur manager) ; que les tests soient effectués avec plus de parcimonie (en les réservant aux profils junior ou IT) ; et 90 % d’entre eux souhaitent passer trois entretiens maximum.
Plus de transparence
Ce n’est pas tout ! Les cadres déplorent également un manque de transparence qui les empêche de se projeter sur le poste visé et au sein de l’entreprise. Ils suggèrent ainsi que le premier appel du recruteur soit programmé afin de s’y préparer, et que les informations clefs leur soient transmises rapidement. Dès la première prise de contact, de nombreux cadres souhaitent, en effet, être informés sur la durée et le déroulement du processus de recrutement, ainsi que sur le contenu des différents entretiens (interlocuteurs, sujets abordés) et d’éventuels tests à passer (aspects évalués, objectifs attendus). 65 % des cadres voudraient aussi disposer d’une connaissance précise du salaire avant le premier entretien.
Par ailleurs, 49 % des cadres regrettent de ne pas avoir assez d’informations sur la qualité de vie et sur les conditions de travail dans l’entreprise qu’ils s’apprêtent à rejoindre. Une visite des bureaux et/ou une rencontre avec la future équipe de travail seraient des pratiques fortement appréciées. A l’issue du processus de recrutement – surtout défavorable -, les cadres s’attendent à recevoir un retour détaillé.
Plus de personnalisation
Enfin, les candidats réclament une approche plus personnalisée des recruteurs, prenant notamment en compte leurs autres contraintes professionnelles. Certains, étant toujours en poste au moment du recrutement, ne peuvent parfois pas se libérer au créneau proposé. Ils aspirent à ce que cette personnalisation se retrouve également dans les questions posées au moment de l’entretien, et aimeraient une plus grande réciprocité dans les échanges à cette occasion : bonne répartition du temps de parole, possibilité de poser plus de questions, etc. Globalement, l’étude de l’Apec souligne qu’ils aspirent à plus de considération, ainsi qu’à une posture plus avenante de la part des recruteurs.
Cet allongement des délais s’explique par une pénurie de candidatures pour 81 % des moyennes et grandes entreprises, suivi d’un décalage entre les candidatures reçues et les profils recherchés (79 %), ainsi que la concurrence accrue entre employeurs pour les mêmes profils (71 %). De plus, plus de la moitié des cadres (57 %) privilégient leur réseau professionnel pour candidater et décrocher un emploi.
Aussi, pour pallier cette double peine – difficulté à trouver le bon profil, ce qui rallonge les délais -, les entreprises mettent en place des ajustements, comme la hausse de la rémunération proposée et l’assouplissement des critères de sélection des candidats. 60 % des entreprises déclarent avoir recruté des profils moins expérimentés qu’espéré ; et 55 % de profils plus expérimentés que nécessaire.
*Cette enquête a été menée de manière qualitative en novembre et décembre 2023 (10 entretiens réalisés par l’APEC et 5 réunions de groupe réalisées par la société Ipsos) ; et de manière quantitative en février 2024 en ligne par la société Dynata auprès d’un échantillon de 2000 cadres en emploi du secteur privé.