Les carrières des cadres sont souvent ponctuées de mutations ou d’expatriations et de nombreux déplacements professionnels. Comment les concernés vivent-ils cette mobilité ? Et qu’est-ce qui les pousse à accepter un changement de région ou de pays ? Toujours l’argent et l’intérêt du poste comme le confirme notre sondage exclusif que nous publions pour la troisième année consécutive*.
Les cadres ont toujours la bougeotte. Près de 7 sur 10* ont déjà déménagé dans une autre région durant leur carrière et près de quatre sur dix ont déjà travaillé à l’étranger. Des chiffres similaires à ceux de nos éditions 2014 et 2015 de ce sondage. En ce qui concerne les changements aux quatre coins de la France, les motifs personnels n’ont compté que pour 16 % des sondés (contre 12 % en 2015 et 14 % en 2014). 36 % évoquent (35 % en 2015 et 37 % en 2014) la recherche d’un poste ailleurs. Si elles sont moins nombreuses à indiquer une mutation dans la même entreprise (19 % vs 27 %), le nombre de personnes qui expliquent qu’au chômage, elles ont saisi les opportunités où elles étaient augmente au fil des années : 27 % contre 24 % et 23 %.
Plus de 7 cadres sur dix (76 %) travaillent actuellement pour une entreprise ayant des implantations ou des activités dans plusieurs villes et presque autant (72 %) pour des structures qui en possèdent à l’étranger. Comme les autres années, près de la moitié des répondants sont dans une société qui envoie “souvent” ou “parfois” des cadres à l’international. 25 % dans une qui ne le fait que “rarement” et 23 % dans une structure qui ne le fait jamais. 5 % n’en savent rien.
Des déplacements parfois compliqués à gérer
En ce qui concerne leur quotidien, près de 8 cadres sur 10 sont conduits à se déplacer dans d’autres régions dans le cadre de leur travail (7 % plusieurs fois par semaine, 29 % moins de quatre fois par an, 30 % plusieurs fois par mois et 34 % entre quatre et douze fois chaque année).
En outre, 49 % des cadres sont amenés à voyager à l’étranger (7 % plusieurs fois par semaine, 29 % moins de quatre fois par an, 30 % plusieurs fois par mois, 34 % entre quatre et douze fois par an). Ce chiffre augmente légèrement au fil des années (46 % en 2015).
Parmi tous ces voyageurs interrégionaux ou internationaux, seuls 19 % vivent cela comme une contrainte, 49 % comme une opportunité, 32 % comme ni l’une ni l’autre.
Vis-à-vis de leur entourage, ceux qui se déplacent en région ou à l’étranger pour raisons professionnelles, soulignent que celui-ci accepte majoritairement la situation même si ce n’est pas simple (35 % disent que cela ne pose aucun problème, 3 % que c’est très mal vécu).
Côté pratique, lors de leurs déplacements, les cadres consacrent une bonne partie de leur temps de trajet au travail sur les dossiers, mais le repos et la détente ne sont pas écartés totalement.
Le salaire de la peur
Nos sondés sont loin d’être réticents à l’idée de s’installer dans une autre région si leur entreprise le leur demandait. Toutefois, ils ne seraient pas prêts à le faire à n’importe quel prix. Seuls 14 % (vs 14 % en 2015) refuseraient et 6 % (vs 3 %) accepteraient sans hésiter. Mais 34 % (vs 40 % indiquent que leur décision dépendrait d’abord de l’intérêt du poste (salaire et missions) et 24 % (vs 18 %) de la région de destination. 19 % (vs 18 %) placent l’avis de leurs proches comme critère principal.
En ce qui concerne une expatriation, les résultats sont assez similaires. Ils sont aussi peu nombreux (4 %) à dire qu’ils accepteraient sans hésiter et juste un peu plus qu’ils refuseraient (20 %). L’avis des proches compte encore plus puisque 21 % placent ce point comme critère principal dans leur décision, tout comme la destination (27 %). En revanche, cette fois, ils sont moins nombreux à évoquer l’intérêt du poste (salaire et missions), avec 24 %.
La mobilité, facteur de réussite
Globalement, les cadres se disent donc, comme en 2015 et 2014, prêts à changer de pays ou de région, mais à la condition que le nouveau poste soit à la fois plus intéressant ou plus valorisant… et surtout mieux payé. Ce dernier critère étant incontournable pour eux.
Du côté des freins, un salaire trop bas (48 %), la famille et les proches (47 %) puis le faible taux d’opportunités professionnelles sur place (40 %) sont évoqués en premier lieu comme points pouvant empêcher les sondés de s’installer dans une autre région. Ce top 3 ne change pas.
Pour un départ à l’étranger, la famille et les proches (47 %), l’insécurité (avec 38 %, ce critère grimpe d’une place), un salaire trop bas (37 %), et la barrière de la langue (25 %) arrivent en tête de classement.
Ce qui explique que 7 cadres sur 10 n’envisagent pas de s’installer hors de nos frontières. Pour les autres, cela ne serait globalement que temporaire (moins de 5 ans).
Mais les cadres peuvent-ils réussir une grande carrière sans être parfaitement mobiles ? 16 % de nos sondés l’ignorent, 38 % estiment que oui. Mais 46 % de nos sondés répondent que non ! Alors, prêt à préparer vos valises ?
* Le sondage a été réalisé par Courrier Cadres du 7 au 20 juin sur la base d’un échantillon de 292 cadres.