Actualités

Les clés de l’emploi cadre pour 2020

Transformation numérique, redéfinition des compétences, recherche de sens et d’équilibres seront les enjeux qui se poseront aux cadres, selon une étude prospective de l’Apec. De leur côté, pour les attirer, les entreprises devront se différencier par leur promesse employeur et la prise en compte des inégalités.

 

Dans une synthèse prospective qui s’appuie sur 30 études menées entre 2017 et 2020, l’Apec analyse en profondeur le marché de l’emploi des cadres, les perspectives qui s’ouvriront à ces derniers, ainsi que les enjeux pour les entreprises.

Premier grand défi : la transformation numérique. “Celle-ci devrait fortement impacter les processus de recrutement des cadres”, indique l’Apec. En effet, les canaux de recrutement sont aujourd’hui numériques (jobboards, réseaux sociaux professionnels), et devraient continuer, selon l’étude, à être “de plus en plus utilisés, tant par les entreprises que par les cadres”.

En 2020, la digitalisation devrait aussi continuer à faire évoluer profondément les métiers cadres. “Elle génère d’importants besoins en compétences cadres, notamment dans les domaines porteurs que sont l’informatique, les études R&D et le conseil. Une partie de ces recrutements concerne des experts (ingénieurs en informatique, consultants en organisation…), appelés à accompagner et conseiller des entreprises de tous secteurs”, analyse l’Apec. De nouveaux métiers émergent également. Ils sont liés à “de nouveaux outils” (maquette numérique dans le bâtiment, impression 3D dans l’industrie…), mais aussi à de nouveaux modes d’organisation, comme la gestion de projet en “mode agile”.

Au-delà de ces nouveaux besoins en recrutement, des compétences liées à la digitalisation devraient devenir “incontournables, tant en terme d’outils à maîtriser que de méthodes de travail à mobiliser”. D’où l’importance pour les cadres de “suivre des formations en lien avec la transformation numérique”. Selon l’Apec, 58 % des cadres envisagent d’ores et déjà de le faire dans les 3 prochaines années.

 

Compétences, sens et équilibre

Second grand défi pour les cadres : la redéfinition de leurs compétences. Ceux-ci “devront endosser une responsabilité à facettes multiples”, indique l’Apec. Actuellement, seuls 45 % des cadres occupent un poste d’encadrement hiérarchique, mais 22 % de ceux qui n’en occupent pas animent des “équipes projets”. Cette “responsabilité de projet” devrait devenir de plus en plus importante en 2020, ce qui impliquera pour les cadres de développer des compétences en matière de gestion d’équipes pluridisciplinaires, mais aussi pour maintenir un équilibre entre leurs différentes missions (gestion du temps, anticipation, planification).

Les soft skills apparaissent aussi comme “des atouts indispensables” pour les cadres. “Les entreprises attendent d’abord d’eux qu’ils soient performants et agiles, mais les attentes sur la dimension humaine du management (développer les compétences du collaborateur, garantir la QVT, mettre en place des mécanismes collaboratifs) se font de plus en plus ressentir. Cette dimension pourrait à l’avenir jouer un rôle plus important dans l’évaluation et le recrutement des managers”, note l’Apec.

Le troisième enjeu pour l’emploi cadre en 2020 devrait être la recherche de sens et d’équilibres. Alors que les cadres sont en position de force face aux employeurs, “un nombre croissant d’entre eux pourraient envisager des changements importants dans leur vie professionnelle, par exemple en entamant des démarches de reconversion”. Selon les études de l’Apec, les cadres privilégient dans leur vie professionnelle le fait de percevoir des revenus réguliers, mais aussi celui de “faire du bon travail, de se sentir utiles à leur entreprise, d’exercer un métier qui a du sens, et de continuer à apprendre de nouvelles choses”. En outre, nourris par “un désir d’autonomie et de découverte de nouveaux horizons professionnels”, ils sont 57 % à se dire prêts à quitter le salariat pour le travail indépendant.

 

Responsabilité sociale, promesse employeur et égalité

La recherche de sens et d’équilibres devrait être, analyse l’Apec, “une lame de fond qui pourrait prendre une nouvelle tournure dans un contexte confirmé de tension – favorable aux mobilités, notamment aux mobilités latérales et géographiques – et de plus fort désir de changement des cadres qui pourraient passer des intentions aux actes.” Les entreprises souhaitant attirer et fidéliser les cadres devraient, ajoute l’association, “mettre en avant leur responsabilité sociale” et répondre à leur “fort besoin d’équilibre entre vie privée et vie professionnelle”.

Les défis pour les organisations seront finalement la différenciation par la promesse employeur et la prise en compte des inégalités. Ainsi, les entreprises, qui peinent actuellement à recruter des cadres, devront probablement faire des compromis en matière de rémunérations et travailler leur marque employeur, mais aussi œuvrer pour une véritable équité, “au delà des exigences légales”, entre les femmes et les hommes, ou encore entre les jeunes et les seniors.

 

 

Ajouter un commentaire

Votre adresse IP ne sera pas collectée Vous pouvez renseigner votre prénom ou votre pseudo si vous êtes un humain. (Votre commentaire sera soumis à une modération)