To-do-list à rallonge, charge mentale trop importante, sollicitations multiples, surcharge de travail, fatigue chronique… En matière de risques psychosociaux, les managers font partie des populations les plus à risques. Comment se préserver, et favoriser également le bien-être de son équipe au service d’une performance durable ? Cécile Dejoux, professeur des universités, conférencière sur l’Intelligence Artificielle et le Management, plaide pour le care management. Celle qui dirige l’Observatoire du futur du travail au Cnam nous explique dans ce 5ème épisode du podcast « Good Job ! » en quoi manager par le care est incontournable aujourd’hui, et le sera encore plus demain avec les outils de l’IA.
Comme le montrent toutes les études post-Covid, les managers sont une population particulièrement à risques en matière de détresse psychologique, de burn out ou encore de RPS. Les managers sont aussi plus affectés par le stress et la fatigue chronique. « On demande beaucoup aux managers, ce sont un peu des courroies de transmission, explique Cécile Dejoux. En fait, ce sont ceux qui doivent faire appliquer la stratégie de l’entreprise et en même temps repérer les signaux faible venant du terrain. » Avant d’ajouter : « C’est tellement compliqué aujourd’hui d’être manager que beaucoup ne veulent pas l’être, on voit bien une crise de démotivation à occuper cette fonction managériale ».
Pour Cécile Dejoux, les managers doivent faire face à 4 enjeux fondamentaux : les outils de l’intelligence artificielle ; l’absentéisme, le turn-over et le (dé)sengagement ; les difficultés de recrutement ; leur bien-être et leur santé mentale, un manager étant un humain avec ses limites, et non un super-héros ! « Dans ce nouveau normal, les managers doivent être IA compatibles et savoir manager par le care, précise-t-elle. Le management par le care comprend trois dimensions : le self care, le team care et le planet care ». Trois aspects décryptés dans ce podcast par l’experte, bonnes pratiques à l’appui.
Le care management demande une posture de confiance, à l’opposé du micro-management. Vous entendrez dans ce 5ème épisode de « Good Job ! » l’humoriste Karim Duval dressant le portait des fameux petits chefs qui cumulent un peu tout ce qu’il ne faut pas faire… A l’inverse de ce modèle où règnent le contrôle et les process absurdes, Cécile Dejoux détaille le modèle des 5 R pour des collaborateurs engagés : rôles, routines, reconnaissance, respect et règles.
Mais il y a un frein pour prendre soin de soi et des autres, c’est le manque de temps, son diktat et son accélération, comme le rappelle l’extrait de Choisir sa vie, Apprendre à saisir sa chance de Tal Ben-Shahar, pionnier de la psychologie positive, partagé dans cet épisode. Et ce surtout face aux outils de l’intelligence artificielle. « Les compétences de centrage sont clés, rappelle ainsi Cécile Dejoux Ne soyez pas l’esclave des réunions poussées dans votre agenda, prenez du temps pour des « focus times », reprenez le pouvoir sur votre temps ».
Elle répond enfin à la question de Gaël Chatelain, invité de Good Job #4 : quelle est sa bonne habitude et sa mauvaise habitude en matière de bien-être ?
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Pour aller plus loin, découvrez le dossier sur la révolution de l’intelligence artificielle dans le monde du travail, ses impacts sur le management et les ressources humaines, avec les conseils et l’éclairage de Cécile Dejoux, mais aussi de Laëtitia Vitaux et de Jean-Noël Chaintreuil, dans le numéro d’été de Courrier Cadres actuellement en kiosque. Vous pouvez l’acheter en ligne : www.courriercadres.com/boutique
