Edgar Grospiron, triple champion du monde de ski acrobatique et médaillé olympique de ski sur bosses en 1992, est aujourd’hui conférencier et expert en motivation. Il lance, début février, sa nouvelle masterclass, Motivator : un programme de coaching individuel et collectif en distanciel de neuf semaines destiné aux dirigeants d’entreprises. En ce début d’année, période pendant laquelle trouver un nouvel élan peut s’avérer difficile, voici ses clés pour se (re)motiver.
A quel point est-il nécessaire d’être vraiment motivé au travail ?
Même si l’on ne parvient pas à changer les problèmes auxquels on est confrontés, le fait d’avoir de la motivation et de l’énergie aide à mieux les prendre en charge. Or, la motivation est une ressource que l’on a en nous parce qu’on la cultive et qu’on la développe. Il est indispensable de la travailler car elle donne l’énergie pour se remettre en question et progresser.
De plus, dans une équipe, on n’est pas motivant si on n’est pas motivé : ce n’est pas une question d’exemple donné mais d’énergie. L’entourage a régulièrement besoin d’une impulsion élevée, d’énergie positive.
« Tout métier a un potentiel motivant »
Quelles sont les premières étapes pour se (re)motiver ?
Se reconnecter à soi-même pour savoir ce qui nous motive ou nous démotive. Aucun métier n’est motivant en lui-même. Mais tout métier a un potentiel motivant s’il répond à trois enjeux clés pour chaque personne.
D’abord identifier ce qui nous passionne : il existe des leviers de passion dans toute fonction, ils peuvent résider dans l’amour du geste bien fait ou le goût des relations humaines, par exemples.
Ensuite, se refocaliser sur ses talents : ai-je la capacité d’exprimer mes talents dans mon métier ? Si l’on n’est pas bon dans un domaine, mieux vaut déléguer pour se concentrer sur ses atouts et ainsi créer ou maintenir des conditions de plaisir et de confiance. Il s’agit donc d’être exigeant avec ses forces et indulgent avec ses faiblesses : en misant sur les premières, on décuple son énergie et on compense les secondes.
Enfin, il faut se recentrer sur ses valeurs fondatrices, pour être fier de ce que l’on accomplit, non pas pour le résultat en lui-même mais pour la façon de faire et l’éthique associée : la manière de réussir est plus importante que la réussite elle-même. Sans cette satisfaction, on se vide de son énergie.
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Comment élaborer un plan d’action pour booster sa motivation ?
Il est indispensable de se réaligner sur sa mission et de se focaliser sur elle pour concentrer l’énergie sur son projet. Structurer un plan d’action stimulant, ce n’est pas juste mettre en place un programme de tâches quotidiennes. Il faut s’extraire de la routine. Ce n’est pas parce que l’on ne change pas une équipe qui gagne que celle-ci ne doit pas évoluer ! Pour ne pas stagner, il faut ouvrir le champ des possibles.
L’un des stimuli à activer, c’est l’adoption de rites dont le rythme est celui d’une valse à quatre temps, à enclencher selon différentes échelles de temporalité : chaque jour, chaque semaine, chaque mois… Elle débute par la préparation, puis par l’action, qui demandent, toutes deux, de l’énergie. Suivies par la capitalisation et la réflexion, qui permettent de progresser. Et, en dernier, la célébration pour récupérer de l’énergie et se régénérer.
Quelle importance faut-il accorder à la célébration ?
Il est crucial de fêter chaque succès, même si l’on n’a pas atteint tous les résultats, car cela donne envie de décrocher de nouvelles victoires et fait oublier l’effort que l’on a mis en œuvre pour y parvenir. Ces moments de célébration évitent de tomber dans la routine. D’une manière générale, les neurosciences ont montré que l’activation du circuit de la récompense est une réaction chimique positive, un stimulus fort. Cela prend des formes diversifiées : s’offrir un restaurant, une séance de sport, un cadeau, un voyage. On peut donc commencer 2023 par se récompenser pour ce que l’on a accompli l’an dernier !