La négociation individuelle est perçue comme essentielle pour les femmes, mais seules 34 % la pratiquent, selon le Baromètre de l’égalité professionnelle Audencia-KPMG. En outre, la parentalité est perçue comme une “entrave” à l’évolution de la carrière.
Selon le dernier Baromètre de l’égalité professionnelle Audencia-KPMG, réalisé par OpinionWay (1), les femmes négocient moins leur salaire que les hommes, même si elles considèrent à 87 % cet exercice comme “essentiel” dans le cadre de leur évolution de carrière. “Dès le premier emploi, seuls 38 % des salariés ont essayé de négocier leur salaire. C’est à ce moment clé de la première embauche que l’écart femmes-hommes est le plus important : seulement 34 % des femmes osent négocier leur premier salaire, contre 41 % des hommes”, indique l’étude.
Au cours de leur carrière, 58 % des salariés ont déjà négocié leur salaire, et 42 % ont déjà négocié pour obtenir davantage de responsabilités. “Là aussi, les femmes osent moins : 55 % des femmes contre 60 % des hommes négocient pour leur rémunération, et 39 % des femmes contre 44 % des hommes le font pour les responsabilités”, nous apprend le baromètre.
Pourquoi 66 % des femmes ne négocient-elles pas ? Quand il s’agit de leur salaire, parce qu’elles n’osent pas et manquent de “confiance dans leur capacité à demander” (49 %, contre 37 % des hommes). Lorsqu’il s’agit d’obtenir davantage de responsabilités, “c’est l’absence d’envie de négocier qui arrive en tête, sans différence femmes-hommes”, explique l’étude. Dans le détail, 39 % des femmes osent dans ce cadre se lancer dans une négociation, contre 44 % des hommes.
La parentalité, perçue comme une “entrave”
Autre enseignement du baromètre : la parentalité est perçue par les femmes comme une “entrave” à l’évolution de leur carrière. “Systématiquement, plus souvent que les hommes, elles ont le sentiment que le fait de devenir parent a un impact négatif sur leurs possibilités d’évolution de carrière (44% contre 21% des hommes), sur leur accès à des postes à responsabilité (43 % contre 18 %) ou encore sur leur niveau de rémunération (2 7% contre 11 %)”, explique l’étude.
Pendant les entretiens d’embauche, des “différences de traitement” existent toujours, “en défaveur des femmes”. Ainsi, 60 % d’entre elles (contre 49 % des hommes) se sont vu demander si elles avaient des enfants, et “si 67 % des salariés estiment qu’il n’y a pas de différence de traitement en fonction du sexe au sein de leur entreprise, 32 % affirment le contraire”. Parmi ces 32 %, une majorité de femmes (80 %) la ressentent en matière de rémunération (contre 66 % des hommes).
(1) Le Baromètre de l’égalité professionnelle Audencia-KPMG est basé sur une étude réalisée en juillet 2019 auprès d’un échantillon de 1 161 salariés d’entreprises privées ou publiques, représentatif des salariés français âgés de 18 ans et plus (54 % d’hommes et 46 % de femmes). Cette étude s’inscrit dans le cadre de la Chaire RSE d’Audencia, en partenariat avec KPMG.