Entreprise

Les grèves de décembre-janvier ont donné aux salariés le goût du télétravail

Face aux grèves de décembre et janvier derniers, de nombreuses entreprises ont eu recours au télétravail, et 42 % de ceux qui ont travaillé à distance ont découvert ce système, selon une étude Opinion Way pour Microsoft. Alors que 77 % de ces “primo-télétravailleurs” affirment avoir eu “le goût du télétravail” grâce aux grèves, allons-nous vers une généralisation de cette nouvelle façon de travailler ?

Les grèves de décembre et janvier, dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites, ont été une occasion pour nombre de Français qui n’avaient jamais expérimenté le travail à distance de découvrir cette possibilité. Selon une étude Opinion Way pour Microsoft (1), dévoilée ce jeudi 5 mars, l’on constate en effet une accélération des pratiques du télétravail dans cette période.

Alors que la progression actuelle du coronavirus en France devrait probablement accentuer la tendance, l’enquête permet d’observer que 36 % des Français ont pratiqué le télétravail pendant les grèves, et que pour 15 % d’entre eux, il s’agissait de la première fois. Autrement dit, 42 % des télétravailleurs en décembre-janvier étaient des “primo-télétravailleurs”.

“Si l’on ajoute les 12% de Français qui pratiquent le télétravail en temps normal mais qui n’y ont pas eu recours pendant les grèves, on atteint 48 %. Près d’un Français sur deux en est donc désormais adepte. Ajoutons que sur les 51 % de Français qui ne pratiquent pas le télétravail, seuls 15 % y sont autorisés et ne souhaitent pas y avoir recours. Cette pratique s’installe donc dans le quotidien et dans les attentes d’une majorité de Français”, note Laurent Gassie, directeur d’études chez Opinion Way.

Selon l’étude, le travail à distance est aujourd’hui utilisé dans la plupart des entreprises, quelle que soit leur taille : 51 % dans les entreprises de moins de 2000 salariés et 42 % dans les organisations comptant plus de 2000 salariés.

L’étude Opinion Way / Microsoft se penche aussi sur l’utilisation, lors des grèves, d’outils technologiques permettant de travailler de façon collaborative. Dans le détail, 86 % des “primo-télétravailleurs” ont utilisé une messagerie instantanée, 80 % une plate-forme de travail collaboratif, 83 % un service de visioconférence, et 77 % un réseau social interne. “On voit donc bien que ces logiciels sont un facteur de succès du télétravail dans les entreprises”, indique Laurent Gassie. À noter que 93 % des “primo-télétravailleurs” indiquent avoir pu, grâce à ces outils, “maintenir le lien” avec leur manager ou leur équipe, et “continuer à travailler ensemble comme au bureau”.

 

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Un changement culturel ?

Selon l’étude, la quasi-totalité des télétravailleurs et primo-télétravailleurs a bien l’intention de continuer à télétravailler à l’avenir : 93 % au total et 91 % des “primo-télétravailleurs”. Amenés à identifier les principales raisons leur permettant de le faire, les Français citent prioritairement les outils technologiques qui sont à leur disposition, (51%), mais aussi la confiance de leur manager (44%) qui apparaît comme un élément clé. Les Français voient aussi une autre raison au fait de poursuivre le télétravail à l’avenir : leur plus grande productivité (39 %).

Au final, la période de grèves semble avoir modifié le rapport de nombreux Français et de leurs entreprises au télétravail. Ainsi, 77 % des primo-télétravailleurs estiment que la période des grèves leur a “donné le goût du télétravail”, et qu’elle a changé leur perception au sujet de ce mode de travail.

“L’on commence à voir, depuis quelques années, avec la digitalisation des entreprises, un changement culturel, avec l’adoption d’outils collaboratifs. De nombreuses organisations avaient déjà commencé à en déployer, tout en opérant une transformation des modes de travail, vers plus d’autonomie. Mais quand la grève a en quelque sorte joué le rôle d’un révélateur : beaucoup de sociétés se sont rendu compte qu’elles avaient déjà assez de flexibilité, techniquement et culturellement, pour généraliser le télétravail”, analyse Nadine Yahchouchi, directrice de l’entité Microsoft 365.

 

(1) Une étude menée du 20 au 25 février 2020, auprès de 1 004 actifs occupés habitant dans des agglomérations de 100 0000 habitants et plus, et travaillant au moins partiellement en bureau.

 

 

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