En raison d’un marché du travail en mutation à cause, notamment, des nouvelles technologies, 66% des recruteurs estiment qu’il sera plus difficile de trouver des profils qualifiés au cours des cinq prochaines années, selon une étude du cabinet Robert Half. Un défi pour les entreprises, qui devront accentuer la partie formation interne, et développer une nouvelle politique de gestion des talents.
Selon une étude menée auprès des cadres par le cabinet de recrutement Robert Half (1) à propos des prochaines « grandes tendances » du marché du travail et l’impact des nouvelles technologies sur les embauches, 66 % des recruteurs estiment qu’il est plus difficile qu’il y a 5 ans de trouver des « personnels qualifiés » – et que cela devrait être encore plus difficile d’ici 2024.
Des « décalages » entre les compétences des candidats et celles demandées
« Ceci sera particulièrement vrai pour des postes de planification et analyse financière (31 %), comptabilité de gestion (30 %) soutien juridique et RH (29 %) ; ainsi que pour des postes nécessitant une expertise technique dans le domaine de la sécurité informatique (53 %), des technologies du Cloud (37 %) et de la gestion des bases de données (29 %) », écrit Robert Half.
Selon le cabinet, « bien que les intentions d’embauches soient prometteuses », les entreprises font actuellement face à des « décalages » entre les compétences des candidats et celles demandées. Conséquence : 63 % des recruteurs interrogés pensent qu’au cours des 12 prochains mois, « il sera plus difficile pour l’entreprise d’embaucher des professionnels compétents en raison des nouvelles technologies déployées au sein des divers services. »
Un impact sur les processus d’embauche
Si les recruteurs rencontrent davantage de difficultés à « trouver de profils qui correspondent aux valeurs de l’entreprise et possédant l’expertise requise pour pourvoir le poste (26 %) », ils devraient aussi rencontrer « d’autres défis liés à la durée de l’embauche » (17 %), à « la rémunération proposée » (17 %) et « aux contre-propositions » (12 %), indique l’étude.
En outre, on apprend que les attentes des candidats, « notamment des Générations Y et Millenials », ont changé – ces derniers étant « plus attentifs » aux conditions et à l’environnement de travail, au salaire et à la formation, en passant par la mobilité, la flexibilité, l’évolution de carrière et l’équilibre vie personnelle – vie professionnelle.
Pour Albane Prieto, directrice du recrutement chez Robert Half, les recruteurs ont « plus de mal à attirer les talents qualifiés », soit par « pénurie de la compétence », soit à cause de l’augmentation de « profils hybrides, à double ou triple compétence, de plus en plus réclamés ». Selon elle, « l’enjeu sera d’être à la fois sur la partie formation interne pour les entreprises, la gestion des carrières et la rétention des talents ». Quant au recrutement externe, « il va falloir accroître l’expertise sur l’évaluation du potentiel notamment via le savoir-être », indique-t-elle.
(1) Enquête réalisée en janvier 2019 auprès de 700 directeurs généraux (DG), directeurs administratifs et financiers (DAF) et directeurs des systèmes d’information (DSI)