Apicil, groupe spécialisé dans la protection sociale, vient de publier son baromètre annuel sur l’inclusion, avec un focus sur le monde du travail. Les attentes des salariés français sont de plus en plus importantes sur ce sujet, notamment chez les jeunes.
« Le souhait des Français de voir les entreprises agir plus en faveur de l’inclusion est porté par leur conviction qu’elles peuvent être des modèles pour la société. Les organisations sont ainsi perçues comme des moteurs d’avancées sociétales et leurs actions ont un pouvoir incitatif envers les pouvoirs publics », souligne Philippe Barret, le directeur général d’Apicil, spécialiste de la santé-prévoyance, de l’épargne et de la retraite qui, a mené, avec l’institut OpinionWay, son 3e baromètre sur « Les Français et l’inclusion » (1). Si la moitié des participants à l’enquête considère que les entreprises devraient agir plus en matière d’inclusion, la proportion est bien plus élevée chez les 18-24 ans, dont 96 % ont des attentes en la matière.
Il faut dire qu’un tiers des moins de 35 ans affirme avoir pâti de discriminations au travail. Contre un quart si l’on prend en compte la totalité de l’échantillon et 29 % si l’on se focalise sur l’expérience propres aux femmes. Pour autant, les deux tiers des salariés interrogés déclarent pouvoir être eux-mêmes dans leur entreprise et la jugent inclusive. 60 % ont même constaté qu’a été instaurée une politique d’inclusion pour lutter contre les discriminations. Ce qui s’avère un levier d’attraction et de rétention des talents puisque 45 % du panel (et même 52 % des moins de 35 ans) assurent qu’au moment de postuler à un emploi, « l’action menée par l’entreprise en matière d’inclusion est un critère important ».
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Cependant, la marge de progression est forte puisque l’orientation sexuelle, la santé mentale et la religion demeurent des sujets tabous en entreprise dont il n’est pas aisé de parler. Plus généralement, évoquer sa vie personnelle au travail n’est pas évident, particulièrement chez les femmes avec près des deux tiers des participantes au sondage qui estiment que c’est difficile. Sans doute parce que le fait d’avoir des enfants risque de ralentir la carrière, comme le perçoivent 59 % des sondés, hommes et femmes confondus : selon eux, il est compliqué d’obtenir une promotion au retour d’un congé maternité, paternité ou parental.
Un frein que des entreprises tentent de lever avec des initiatives comme la charte d’engagement du #ParentalChallenge, qui comprend 12 mesures très accessibles pour agir immédiatement. Autres actions prioritaires pour favoriser l’inclusion en entreprise selon le baromètre : le maintien dans l’emploi des seniors et l’anonymisation des CV, ainsi que la sensibilisation de tous les salariés, notamment des services RH et des cadres dirigeants.
(1) sondage réalisé auprès d’un panel de 1 032 personnes représentatives, mi-février 2023.
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