Si l’intelligence artificielle peut jouer un rôle important dans le recrutement et notamment accomplir certaines taches fastidieuses, l’intervention humaine reste absolument indispensable pour éviter certains biais, d’après l’Apec.
L’Apec a mené une analyse portant sur 70 articles de presse et de blogs traitant de l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans les processus RH et plus particulièrement le recrutement. Une étude complétée par des entretiens réalisés auprès des concepteurs de solutions IA pour les RH, d’utilisateurs de ces solutions et d’experts indépendants.
Il en ressort plusieurs enseignements qui peuvent permettre de dessiner des tendances. On apprend dans un premier temps que les solutions de recrutement basées sur l’IA sont théoriquement capables de prendre en charge tout le processus de recrutement mais restent encore exploratoires.
Par ailleurs, selon l’Apec, l’IA est principalement utilisée dans les premières phases du recrutement et notamment la recherche d’emploi, la mise en relation, le sourcing ou encore la présélection, mais peut aussi être déployée dans d’autres domaines RH.
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Gain de temps
Les solutions développées sont essentiellement constituées de chatbots et d’outils de matching rapprochant les profils les plus adaptés des besoins des recruteurs. L’Apec remarque aussi que l’IA présente des limites dans les compétences analysées et les types de recrutements concernés. Malgré un gain de temps et d’argent, l’IA comporte des risques discriminatoires et d’uniformisation des profils. En réalisant les tâches chronophages, l’IA permet un gain de temps et d’argent lors des processus de recrutement.
Mais en reproduisant des comportements via des algorithmes, le système tend à uniformiser les profils sélectionnés et peut laisser place à certains biais. Ces biais devraient pouvoir être réduits par un contrôle accru des données et leur prise en compte dans la programmation. Selon les experts, la complémentarité du recours à l’IA et des compétences humaines pourrait être une source d’évolution des métiers RH.
L’expertise des recruteurs est nécessaire lors de la sélection finale des candidates qui leur est d’ailleurs toujours confiée. L’IA devrait permettre aux services RH de se centrer sur des tâches non automatisables et à plus forte valeur ajoutée.
“Le déploiement des solutions d’IA devrait continuer à s’accélérer sous l’essor de technologies innovantes, telles que celles qui permettent d’exécuter des actions préprogrammées (RPA), conclut l’étude de l’Apec. L’optimisation des processus des RH à faible valeur ajoutée devrait continuer grâce au traitement de volumes importants de données et permettre de gagner en personnalisation et en réactivité.”