Il existe de nombreuses formes de management. Et selon Makeba Chamry-Makhamat, CEO du Bureau des Rituels, présente lors du Salon du management à Paris le 27 février 2024, il doit être ponctué de rituels, car ceux-ci structurent la pratique managériale. « J’ai démarré cette activité pendant le Covid-19 », raconte-t-elle. « Les managers et les collaborateurs avaient besoin de retrouver des repères pendant cette période de télétravail. L’enjeu aujourd’hui, c’est de faire revenir les collaborateurs sur le lieu de travail. Pour cela, elles doivent proposer de nouveaux rituels qu’ils ne peuvent pas faire chez eux, comme la créativité. »
Outil ancestral
Mais qu’est-ce qu’un rituel en entreprise, peut-on légitimement se demander ? « Ce sont des outils ancestraux qui accompagnement depuis toujours les communautés dans les changements afin de les aider à se structurer », répond la dirigeante. « Cela peut-être les passages d’une saison à l’autre, les mariages, ou encore les deuils. Ils sont délaissés aujourd’hui. C’est pourquoi, j’ai à cœur de les faire revivre en entreprise en créant ces espaces de régénération du collectif, des espaces de connexion, de partages, entre les individus. Les rituels rendent concrets des concepts, comme les valeurs de l’entreprise. »
A noter, rappelle-t-elle, qu’ils sont différents de la routine : « dans les rituels, une intention est mise. Ils sont habités de sens et respectent un protocole. Les rituels structurent et apportent de la stabilité émotionnelle. Contrairement à la routine qui est plus mécanique, propre au pilotage automatique. Ce ne sont pas non plus des moments uniquement récréatifs ou extra-professionnels, comme les apéros ou les baby-foot, ce sont de vraies routines managériales. »
Afin que les rituels ne se transforment pas en une contrainte professionnelle supplémentaire, Makeba Chamry-Makhamat recommande aux managers de les « co-construire dès le départ » avec leurs équipes. « Les rituels doivent être vivants, pas imposés par la direction », conclue la conférencière.