Dans sa dernière étude, ADP révèle que les salariés français sont les plus pessimistes d’Europe. “Quand je me regarde, je me désole. Quand je me compare, je me console » avait pour habitude de dire Talleyrand. Une exception française ou bien les raisons d’un tel mal-être sont-elles si profondes ?
ADP révèle que les salariés français terminent à la bonne dernière place du classement concernant le moral des travailleurs en Europe. Le spécialiste de la gestion des ressources humaines remarque que la France joue la lanterne rouge avec plus d’un quart (27 %) de travailleurs confessant leur pessimisme dans les cinq prochaines années au travail.
Difficile en effet d’admettre que la France termine au bas du classement alors que le Royaume-Uni (24 %) doit faire face aux incertitudes du Brexit et que l’Italie (25 %) est confrontée à un marché du travail moribond. Les quatre dernières éditions de l’enquête The Workforce View in Europe démontrent cependant que cette morosité ne date pas d’hier.
Des Français également plus stressés que leurs voisins européens
Mais pour Carlos Fontelas de Carvalho, président d’ADP France et Suisse, ces résultats sont à tempérer : “diverses enquêtes montrent que ce ne sont pas seulement les salariés français qui sont plus pessimistes que les autres, mais bien les Français en général”.
Et ce dernier de poursuivre : “il est intéressant de dire qu’il s’agit d’un ressenti décrit par les répondants de l’étude. Ce pessimisme concerne leur carrière à cinq ans, et cela est contrebalancé par la confiance dans leurs compétences, les perspectives d’emploi positives ou encore l’arrivée des nouvelles technologies, plutôt perçues comme un atout pour réduire les tâches chronophages et répétitives que comme une crainte pour l’emploi.”
De même, plus d’un tiers des salariés français (35 %) dit avoir déjà été victime de discrimination au travail, ce qui est supérieur à la moyenne européenne de 30 %.
“Les salariés français présentent également des résultats inquiétants par rapport au stress. Un répondant sur cinq dit ressentir un stress quotidien au travail et l’Hexagone se place à la 3e place parmi les pays européens où les salariés se sentent les plus stressés”, conclut Carlos Fontelas de Carvalho.