Selon l’enquête Sumer 2010 publiée par la Dares, la pénibilité au travail concerne d’abord les ouvriers non qualifiés. Les secteurs les plus exposés sont notamment la construction et l’industrie manufacturière.
Sans surprise, la pénibilité au travail concerne d’abord les ouvriers non qualifiés, selon les résultats de l’enquête Sumer 2010 publiée par la Dares*. À l’époque, 70 % d’entre eux étaient exposés à au moins un des facteurs de pénibilité définis par la loi**, contre seulement 12 % des cadres et professions intellectuelles supérieures. Les employés de commerce et de services étaient eux aussi largement concernés (48 %).
Les secteurs les plus exposés sont la construction, l’industrie manufacturière, le secteur du traitement des déchets et l’agriculture. Les salariés qui exerçaient des fonctions de production, d’installation, de manutention ou de nettoyage étaient plus exposés que la moyenne.
Un état de santé altéré
Les jeunes sont eux aussi plus concernés. Parmi les moins de 25 ans, la moitié des salariés étaient exposés à au moins un des facteurs de pénibilité. De leurs côtés, les salariés de plus de 55 ans, furent eux aussi largement exposés notamment dans certains secteurs tels que l’industrie manufacturière. L’enquête relève qu’aux facteurs de pénibilité s’ajoutaient souvent d’importants facteurs de risques organisationnels comme, par exemple, les fortes contraintes de rythme de travail et le manque d’autonomie dans leur métier.
En conséquence, 19 % des salariés exposés à au moins un facteur de pénibilité déclaraient un état de santé altéré contre 16 % des salariés non exposés. Un faible écart de perception qui s’explique par le fait que la population exposée à des facteurs de pénibilité est plus jeune, ce qui contribue à son meilleur état de santé moyen, tandis que les salariés en trop mauvaise santé sortent prématurément de l’emploi ou ne peuvent pas ou plus occuper un emploi pénible.
L’étude précise également que les impacts des facteurs de pénibilité physique ont été surtout sensibles à moyen et long termes. Au-delà de 55 ans, les salariés exposés à au moins un facteur de pénibilité étaient plus nombreux à signaler une limitation dans leurs activités habituelles du fait d’un problème de santé. L’étude note également que les salariés exposés à la pénibilité avaient un risque accru d’accidents du travail.
* L’enquête Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels (Sumer), du mois de décembre 2014, dresse une cartographie des expositions des salariés aux principaux risques professionnels en France. L’enquête s’est déroulée sur le terrain de janvier 2009 à avril 2010 : 47 983 salariés ont répondu, interrogés par 2 400 médecins du travail (ou de prévention dans la fonction publique).
** Les facteurs de pénibilité au travail ont été définis dans la loi de novembre 2010 portant réforme des retraites et confirmés dans la loi de janvier 2014. Ces dix facteurs couvrent des expositions à des contraintes physiques marquées, à un environnement physique agressif et à certains rythmes de travail.