Carrière

Plaidoyer pour une éthique de la sincérité au travail

Cet article est issu du dossier "Philosophie : changez de regard sur le monde du travail !"

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Pourquoi la sincérité est-elle clé pour se sentir bien dans son job ? En quoi est-elle indispensable à l'échelle individuelle, mais aussi collective ? Découvrez l'éclairage d'Elsa Godart, philosophe, auteure des livres "Ethique de la sincérité. Survivre à 
l’ère du mensonge" et "Les vies vides" (Armand Colin).

« La sincérité, c’est être en adéquation avec soi-même, ressentir un alignement entre ce que je pense, ce que je dis et ce que je fais. Pour parvenir à cette cohérence, il faut apprendre à bien se connaître. Et on ne se connaît jamais parfaitement ! C’est un travail au long cours, surtout que l’on évolue tout au long de sa vie. Être sincère ne signifie pas tout dire, mais être au clair avec soi-même, avec ses limites, son éthique. Au lieu de s’interroger sur leur raison d’être, les entreprises devraient réfléchir au sens de leur « bien commun », et donc à nos manières d’être dans le champ du collectif, à ce qui permet le bien vivre ensemble.

L’éthique de la sincérité pose trois grands enjeux : d’abord, la question de la liberté que j’aime définir comme la capacité à choisir ses propres contraintes et d’en devenir responsable. Or, pour choisir ses contraintes, faut-il encore suffisamment bien se connaître pour savoir ce qu’on va plus ou moins assumer et donc choisir l’orientation que l’on va prendre. Ainsi,  elle renforce nos décisions mais aussi la confiance en soi : on assume ses choix, sans chercher à plaire ou en craignant de déplaire.

Ensuite, la sincérité réduit les remorts et les regrets. Cela demande de lever régulièrement la tête de ses habitudes pour se demander si l’on est toujours en adéquation avec ce que l’on pense, ce que l’on dit et ce que l’on fait. Pour cela, trois piliers sont fondamentaux : le courage, l’humilité et l’engagement.

Enfin, dernier enjeu : le bonheur. En étant sincère, on se sent à sa place, en accord avec ce qui nous définit profondément, avec notre désir. Quand ils arrivent à mettre un membre de l’équipe à la bonne place, les managers n’ont même plus besoin de manager ! Ainsi, cette éthique peut se résumer à ce que j’appelle les « 3 A » : Assumer, notamment ses paroles et ses actes, la relation à l’autre, assumer ses choix ; Aimer ce que l’on fait et les gens avec lesquels on travaille, aimer son travail, la place qui est la nôtre et Apprendre de soi et des autres… sans oublier l’importance d’apprendre à l’autre, qui renvoie à l’idée de transmission. »

Découvrez l’intégralité de notre dossier « Changez de regard sur votre travail » avec les éclairages de plusieurs philosophes dont Fabrice Midal, André Comte-Sponville, Julia de Funès, Laura Lange, Frédéric Lenoir… : http://www.courriercadres.com/boutique/numeros-a-l-unite

      

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